Dans le cadre de la conférence de presse organisée hier matin au Ministère de la Santé et des Sports pour la signature de la charte permettant de promouvoir une alimentation et une activité physique favorables à la santé dans les programmes et les publicités diffusés à la télévision, média+ s’est entretenu avec Christine Albanel, Ministre de la Culture et de la Communication.
média+ : Quel est l’intérêt majeur de cette charte ?
Christine Albanel : Avec l’ampleur du phénomène de l’obésité, il y a eu une réelle mobilisation des pouvoirs publics et des professionnels concernés. Depuis le mois de mai 2008, le Ministère de la Culture et de la Communication en relation très étroite avec le Ministère de la Santé et des Sports, a lancé une vaste concertation sur la question de la publicité alimentaire. Nous avons fait le choix de la pédagogie et de l’incitation à travers un texte composé d’engagements concrets. Dans le cadre de l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP), les annonceurs s’engagent à respecter le contenu déontologique des messages publicitaires en direction des enfants.
média+ : A quoi devront s’engager les chaînes de télévision ?
Christine Albanel : Les chaînes de télévision devront diffuser et mettre à la disposition du public des programmes sur l’alimentation et l’activité physique mais également promouvoir régulièrement, dans le cadre de leurs programmes, le site www.mangerbouger.fr. Les professionnels de l’audiovisuel s’engagent aussi à créer des programmes courts pour les jeunes téléspectateurs, mettant en valeur les bonnes pratiques de l’hygiène de vie en fonction de l’identité éditoriale des chaînes. Enfin, les chaînes de télévision et leurs régies publicitaires réserveront un tarif spécifique et très avantageux aux campagnes de communication sanitaire dans le cadre de l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES).
média+ : Combien d’heures de programmes cela représente-t-il ?
Christine Albanel : Les programmes vont représenter un volume total annuel de 340 à 470 heures pour venter les bons comportements nutritionnels, la pratique physique… Sur les chaînes jeunesses, des programmes courts seront diffusés de manière significative, six fois par jour entre 07h00 et 19h00. Les producteurs se sont engagés à être imaginatifs. Ils pourront utiliser comme ambassadeurs certains de leurs héros emblématiques. Je crois beaucoup à la valeur d’exemple et de pédagogie.
média+ : Pourquoi n’avez-vous pas prévu de sanctions ?
Christine Albanel : Pour assurer l’efficacité des engagements tenus par les professionnels de l’audiovisuel, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) va exercer son pouvoir de contrôle. Nous savons que le CSA établira un suivi et une évaluation régulière des actions. Nous sommes dans l’expérimentation et nous verrons comment les pratiques évoluent. Dans un an, nous pourrons tirer les premières conclusions de l’efficacité de ces engagements et je pense que nous aurons un constat beaucoup plus positif qu’on ne le pense.