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Quelle est votre vision de la télévision aujourd’hui ? Toujours plus formatée?
Christophe LAMBERT
Certaines chaînes souhaitent en effet formater leur programme mais je pense que c’est une erreur. En observant l’émergence des séries anglaises, américaines ou danoises, on oublie rapidement l’idée même de format. Dans cette optique, les créatifs doivent aller au bout de leur processus artistique, sans être constamment freinés par les diffuseurs. De leur côté, les producteurs ne sont pas là pour «cadrer» leurs productions en fonction d’un public cible. Je pense qu’à l’avenir, la relation entre diffuseurs, producteurs et annonceurs devrait se renforcer. Enfin, si j’avais un message à transmettre aux différentes chaînes françaises : essayons de ne pas trop formater la télévision. Le public est vaste et a besoin d’une multitude de divertissements. Arrêtons de décider pour eux et demandons leur ce qu’ils souhaitent regarder.
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En tant que Président du Jury «Séries» du Festival TV de Monte-Carlo, comment percevez-vous les nouvelles tendances en matière de séries ?
Christophe LAMBERT
Les séries télévisées internationales ont pris une telle ampleur qualitative qu’aujourd’hui, leur succès ne se dément plus. La réussite d’une série dépend de trois facteurs : son histoire, sa mise en scène et son cast. Notons d’ailleurs que les séries télévisées doivent impérativement conserver leur identité territoriale. Les Français ont essayé, à une certaine époque, de se calquer sur le modèle américain mais ça n’a pas fonctionné. Au final, des fictions telles que «Fais pas ci fais pas ça» ou «Plus Belle la Vie», ne sont pas critiquables en soi car, d’une part, elles fonctionnent et d’autre part, elles parlent au public.
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Pour avoir collaboré sur des séries françaises et américaines (dont «NCIS: Los Angeles» très récemment), quelles différences observez-vous entre ces deux modèles de production ?
Christophe LAMBERT
En matière de technique, d’équipe et d’organisation, je ne perçois aucune différence entre une production française et américaine. En France, nous commençons réellement à traiter de sujets captivants à travers un traitement digne de ce nom. Je pense à «Braquo», «Engrenage» ou encore «Scalp». En revanche, sur un plateau européen, vous avez affaire à une équipe de 50 à 60 personnes alors qu’aux États-Unis, vous êtes 250 sur un plateau.
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Produire pour la télévision, cela vous tente ?
Christophe LAMBERT
Je produis actuellement pour D8 un format court qui s’appelle «Very Bad Blagues» (Blagbuster Production). Avec ce format, le duo d’humoristes Grégoire Ludig et David Marsais assure le spectacle. Ces derniers sont d’ailleurs en cours d’écriture d’un film que nous développons avec le producteur Alain Goldman. Il s’agit d’un long-métrage traitant de la 2ème guerre mondiale.