Entretien avec … Daniela Lumbroso, P.-D.G. de Degel Prod

    média+ : Quelles sont les nouveautés de la 5ème édition de «La Fête de la Chanson Française» qui sera diffusée le 31 janvier sur France 2 ?

    Daniela Lumbroso : Pour cette 5ème édition, nous innovons avec un orchestre de seize musiciens présents tout au long de l’émission afin d’accompagner l’ensemble des artistes présents dont Francis Cabrel, Alain Souchon, Laurent Voulzy, Olivia Ruiz, Catherine Ringer, Amadou et Mariam, Salvatore Adamo, Julien Doré, Jane Birkin, Anaïs ou encore Grégoire. L’autre nouveauté concerne le lieu. Pour marquer ce 5ème anniversaire, nous quittons le Zénith pour l’écrin prestigieux de la salle Pleyel. Je ne considère pas ce programme comme une émission de variétés mais comme un divertissement culturel, d’ailleurs parrainé par le ministère de la Culture, sur le patrimoine de la chanson française depuis 1909 jusqu’à aujourd’hui.

    média+ : Quel est le budget de «La Fête de la Chanson Française» ?

    Daniela Lumbroso : Il est en baisse par rapport aux autres années. La chaîne (France 2, ndlr) a choisi de le réduire à l’instar, semble-t-il, d’un certain nombre d’émissions diffusées sur le service public.

    média+ : D’autres projets sont-ils prévus pour France 2 ?

    Daniela Lumbroso : Vu le succès de «Paris Québec sous les étoiles» diffusé en septembre dernier, Nicolas Pernikoff, Responsable de l’unité variété-divertissement sur France 2, nous a demandé une seconde édition à Québec toujours sur le principe de la rencontre, de la fraternité entre les artistes français et québécois. Je travaille également sur un grand prime de variété axé sur la musique classique avec un grand orchestre symphonique de 150 musiciens qui reprendrait les plus grands airs d’opéra populaire. Enfin, je souhaite décliner la «Fête de la Chanson Française» dans une formule hebdomadaire.

    média+ : Après le succès de «Le code de la route, repassez-le en direct» (31,5% de pda) sur TF1, avez-vous d’autres projets avec la chaîne privée ?

    Daniela Lumbroso : Oui, nous sommes actuellement en production pour TF1 d’une émission ludique sur les habitudes alimentaires : comment bien manger pour vivre mieux? L’enregistrement a lieu le 4 février. Cette thématique est très intéressante, l’alimentation est une vraie problématique aujourd’hui. Je travaille aussi pour TF1 à un nouveau concept d’émission musicale.

    média+ : TF1, France 2… y a-t-il d’autres chaînes avec qui vous travaillez ?

    Daniela Lumbroso : Je travaille en ce moment sur la production de documentaires pour Arte autour de la ville de Tel Aviv. Nous développons également un documentaire sur l’histoire de Picasso.

    média+ : En tant que spécialiste de la variété, comment voyez-vous l’avenir de ce genre ?

    Daniela Lumbroso : Pour moi, l’émission de variété qui enchaîne les tubes du moment ne peut plus fonctionner à la télévision. On peut tout retrouver sur Internet et/ou sur nos MP3. Pour que le genre retrouve un nouveau souffle, il faut insister sur les rencontres entre artistes, les interprétations inédites, le grand spectacle et l’originalité. Tout ce qu’on ne peut pas trouver sur le web.

    média+ : Est-il possible aujourd’hui de produire des émissions de qualité avec des moyens limités ?

    Daniela Lumbroso : Il y n’a pas de miracle à la télévision! Sans argent on ne peut pas produire des émissions de qualité. Nous l’avons vu avec l’émission de Christophe Hondelatte «Vendredi, si ça me dit» ou encore, le près-Access «Une surprise peut en cacher une autre» produit par Alexia Laroche Joubert. Au lieu d’accabler les animateurs pour ces échecs, on devrait s’interroger sur les moyens accordés. Exemple probant, celui de «Le grand journal» sur Canal +. C’est une émission qui fonctionne bien, et dont le budget est beaucoup plus important que ce que l’on pratique sur le service public.