Canal+ inaugure une nouvelle ligne éditoriale pour ses Prime Time avec des films bénéficiant d’un financement sur le marché international. Pour en savoir davantage, média+ s’est entretenu avec Diego BUÑUEL, Directeur des documentaires de Canal+ dans le cadre du Sunny Side of The Doc de La Rochelle.
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Nommé en novembre dernier à la tête des documentaires de Canal+, quelle est votre vision stratégique du secteur ?
Diego BUÑUEL
Historiquement, la France détient une belle place à l’international pour la création de documentaires historiques, animaliers ou scientifiques. Mais notre façon de raconter les histoires reste trop linéaire. Ce qui m’intéresse, c’est de creuser la notion de «storytelling» à l’anglo-saxonne, c’est-à-dire une narration qui emprunte aux codes de la fiction sur le fond, comme sur la forme. Notre souhait est de raconter des histoires humaines fortes avec une arche narrative très tendue et une dramaturgie réelle. J’en ai marre de voir la fiction récupérer des histoires «basées sur des faits réels». Le documentaire demeure tout de même le mieux placé pour raconter la vraie vie. Si la fiction prend nos histoires, je veux prendre les codes de la fiction pour en faire de grands documentaires. Les Anglais et les Américains le font depuis longtemps. Pourquoi pas nous ? Ce genre de films coûte cher, entre 1 et 2 M$, il faut donc résoudre l’équation financière. J’ai donc décidé d’activer mes réseaux de producteurs et d’appeler les diffuseurs internationaux. Je me présente comme un VRP des productions françaises en recherche d’argent à l’international. Parmi nos 8 à 10 cases de Prime Time par an, mon objectif est de lancer 4 films événementiels chaque année avec des budgets hors normes et de les revendiquer comme des coproductions avec une mise en avant de notre savoir-faire éditorial.
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Avez-vous des exemples précis de coproductions internationales en cours?
Diego BUÑUEL
Canal+ travaille actuellement avec Capa sur une enquête de 90’ qui décrypte les images de propagande de Daech. Le documentariste américain oscarisé Alex Gibney, via sa société Jigsaw, s’est engagé sur ce projet d’un budget de 1,3 M€ en tant que coproducteur. NeWeN est en charge de la distribution en Europe. Autre coproduction internationale avec BBC2 avec cette fois-ci un documentaire sur des migrants qui cherchent à trouver refuge en Europe. Budget: 1,5 M€.
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Quel est l’angle d’attaque pour vos 2èmes parties de soirée ?
Diego BUÑUEL
Elles seront ancrées sur des thématiques liées aux tendances, à l’air du temps et à la pop culture. Parmi nos productions, «De la Street à Wall Street» ou comment les rappeurs américains sont devenus des patrons de sociétés cotées en Bourse. Nous nous intéresserons aussi à la façon dont l’industrie du X a pénétré la pop culture avec «Popnographie».
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Quelle est la logique éditoriale pour votre case «cinéma documentaire» ?
Diego BUÑUEL
Cette case mettra en avant les films les plus récompensés dans le monde. Nous aurons le documentaire événement d’Alex Wenders sur l’Eglise de scientologie, «Going Clear» ou encore «The Hunting ground», un documentaire de Kirby Dick sur les jeunes étudiantes victimes de viol dans les universités américaines.
