Entretien avec Philippe JANNET, Président du GESTE et PDG du Monde Interactif

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L’éditeur est-il condamné à rester un simple fournisseur de contenus avec le développement des TV connectées et des tablettes numériques ?
Philippe JANNET
Plus le temps passe, plus les technologies se perfectionnent, et plus les éditeurs risquent d’être réduits à de simples fournisseurs de contenus comme vous l’avez indiqué. Que ce soit pour les tablettes numériques ou les téléviseurs connectés, entre les éditeurs de contenus et les clients finaux, il existe de plus en plus d’intermédiaires (opérateurs ADSL, fabricants de tablettes…) qui aujourd’hui s’accaparent les clients. Ils souhaitent ainsi leur proposer un certain nombre de services parmi lesquels se trouve l’information. C’est avec cette information que les éditeurs de contenus devront sélectionner, répartir et décider de ce qu’ils proposeront aux clients finaux sur ces nouveaux supports.
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Le Ministre de Culture et de la Communication Frédéric Mitterrand avait qualifié de «Tsunami» l’arrivée de la TV connectée. Êtes-vous d’accord avec ce terme ?
Philippe JANNET
Non, je pense que l’arrivée de la télévision connectée correspond à une évolution et non à une «grosse vague». Aujourd’hui, il existe de plus en plus de gens connectés à leur télévision via les boxes Internet, et nous avons du mal à imaginer ce que serait la valeur ajoutée des fabricants de téléviseurs connectés par rapport aux opérateurs de boxes ADSL.
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Le Monde Interactif fera-t-il bientôt son apparition sur la TV Connectée ?
Philippe JANNET
Sincèrement, je ne pense pas qu’un utilisateur a envie de lire un article du «Monde» sur un écran de télévision. C’est pourquoi, nous devrons créer de nouveaux contenus propres à la TV connectée autour de la marque «Le Monde». Notre créneau est d’être sur tous les supports car nous avons une stratégie «A.T.A.W.A.D.» (Anytime, Anywhere, Anydevice).
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Entre manifestations, grèves et assemblées générales, Le Monde Interactif a subi une crise. Quelle est la situation actuelle ?
Philippe JANNET
Aujourd’hui, la situation s’est calmée. Nous avons pérennisé les postes sur lesquels les salariés étaient inquiets, ce qui nous semblait juste et fondé. A présent, nous allons entamer une discussion autour des «précaires» (contrats CDD ou pigistes) afin de réfléchir à la pérennité de leur poste.