François PESENTI, Directeur Général de SFR Sport
Hier matin, les chaînes SFR Sport ont présenté leurs ambitions éditoriales et stratégiques. Objectif pour le groupe Altice, devenir l’offre de sports de référence sur le marché. Pour nous en parler, média+ s’est entretenu avec François PESENTI, Directeur général de SFR Sport.
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Comment SFR Sport a-t-elle l’intention de s’imposer sur le marché des chaînes de sports ?
François PESENTI
Nous avons tenté de construire une offre à la fois solide, variée, cohérente et qui a vocation à devenir incontournable. Beaucoup de chemin a été parcouru en 1 an à travers les acquisitions, l’éditorialisation et le développement de ses chaînes. L’année 2018 sera une étape marquante de ce processus avec l’arrivée de la Ligue des Champions. Nous estimons qu’en deux saisons nous aurons bâti une offre de sports référente en France dans un nombre important de compétitions, le tout soutenu par des concepts, des personnalités et des innovations. SFR Sport, c’est aujourd’hui 5 chaînes, plus de 50 disciplines et 200 compétitions pour plus de 1.000 événements en direct. Nous devons être complet et attractif pour tout le foyer. Nous sommes les seuls à proposer une chaîne de sports extrêmes. Cela peut paraitre anecdotique mais c’est très important dans la construction de la satisfaction de nos clients. Ce sont des contenus prisés par la jeune génération.
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Pour vous imposer, êtes-vous obligatoirement offensif sur l’acquisition de droits ?
François PESENTI
Offensif et surtout cohérent. Nous n’achetons pas les sports à n’importe quel prix. Nous allons sur des investissements toujours maîtrisés, mesurés qui entrent en cohérence avec notre stratégie. Il est très important de lui donner une lisibilité. Le monde du sport et des chaînes sportives est parfois complexe. L’offre vagabonde sur un grand nombre d’antennes. Il est donc important de pouvoir, à travers des partis pris forts, nous installer en tant que leader, de façon exhaustive, sur des grands sports qui, les uns à côté des autres, constitueront une offre globale de référence. Voilà notre stratégie. Nous sommes offensifs et raisonnés.
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Sans se voiler la face, où est la rentabilité de cette manœuvre ?
François PESENTI
La rentabilité est beaucoup plus évidente à atteindre pour SFR que pour n’importe quel groupe de télévision qui ne serait pas adossé à un opérateur Telco. Il ne faut pas s’inquiéter pour notre rentabilité. Je comprends que la question se pose parce que le monde des chaînes payantes de sports a connu, ces dernières années, quelques déconvenues. Encore une fois, le groupe Altice ne se situe pas dans la même équation que celle des chaînes de télévision qui ont pu se développer par le passé dans le sport. Nous construisons une offre de contenus exclusifs qui doit être associée à un ensemble de services. C’est un contrat global que passent les abonnés avec nous. On s’y abonne pour avoir du haut débit, de l’expérience en mobilité sur tous les écrans et du contenu exclusif. On s’appuie sur cette économie pour rentabiliser les investissements. La convergence initiée par le groupe Altice bouge les lignes et change le marché dans la mesure où les critères de rentabilité de nos acquisitions dans le sport ou ailleurs ne sont pas du tout les mêmes que ceux qui existaient lorsqu’on parlait de chaînes de télévision.
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Combien d’abonnés avez-vous et quelle est votre politique d’acquisition ?
François PESENTI
Aujourd’hui, nous nous appuyons sur un parc d’abonnés fixes de 6 millions de personnes. Plus de 80% d’entre eux reçoivent nos chaînes et les consomment régulièrement. A cela s’ajoutent 14 millions d’abonnés mobile. Nous avons un chiffre d’affaires de 14 milliards d’euros en France. C’est ce socle qui permet aujourd’hui de rentabiliser les droits de façon très différente de celui d’une initiative qui partirait d’une chaîne indépendante. Nous maîtrisons notre distribution et nous l’ouvrons. Nous distribuons des offres globales qui englobent le haut débit et le contenu.
