F. PFYFFER (RTS) : «Nous avons un budget de 60 euros la minute pour un achat documentair

À l’occasion de l’édition 2025 du Fipadoc, la RTS a présenté son offre documentaire et ses besoins pour alimenter ses chaînes. L’occasion pour media+ d’évoquer la place du genre documentaire avec Frédéric PFYFFER, Chargé de programme à l’Unité documentaire de la RTS.

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Quelle place pour le genre documentaire sur la RTS ?
Frédéric PFYFFER

Le documentaire est très présent sur nos chaînes. Pour rappel, le groupe RTS se compose de deux chaînes publiques et d’une plateforme numérique, Play RTS.  Nous proposons 350h de documentaires par an, dont 200h inédits en moyenne. Nous privilégions les achats et les préachats principalement. Nous sommes une petite équipe éditoriale, les choix sont parfois difficiles pour sélectionner tel ou tel projet.

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Comment évolue votre plateforme numérique ?
Frédéric PFYFFER

Notre plateforme numérique Play RTS évolue et connaît une certaine mutation, notamment pour le genre documentaire. Nous avons ainsi débloqué un budget pour de l’acquisition de contenus exclusifs à l’offre numérique de la RTS. Cette stratégie nous permet de proposer à notre audience des formats moins fixes, moins rigides. La route est encore longue, notamment pour capter un nouveau public, mais nous restons optimistes et confiants.

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Qu’en est-il des financements accordés à vos documentaires ?
Frédéric PFYFFER

Nous sommes une petite chaîne… Nous avons donc un budget de 60 euros la minute pour un achat documentaire et de 100 euros la minute pour un préachat documentaire. Qu’importe la chaîne et la case de diffusion, le tarif est standard. Nous demandons 3 ans de droits avec 3 diffusions, une preview de 7 jours et un catch-up de 90 jours, et une mise en ligne sur notre plateforme, géo-bloquée évidemment. Malgré une baisse annoncée de notre budget global au sein du groupe, nous restons confiants concernant la place du documentaire.

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Comment participez-vous à l’aide financière autour du genre documentaire?
Frédéric PFYFFER

La collaboration entre le secteur suisse du documentaire et notre groupe est définie depuis 1997 par un contrat, le Pacte de l’audiovisuel qui vise à encadrer les conditions de coproduction entre le service public et la production indépendante. À l’instar de ce qui est fait en France avec le CNC, un fonds d’investissement est actif pour aider au développement du genre documentaire. Nous coproduisons ainsi entre 20 et 25 films documentaires par an avec le Pacte pour un budget allant jusqu’à 80.000 euros par projet. Pour activer ce financement et sélectionner les projets, nous organisons plusieurs sessions de pitchs tout au long de l’année.

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Quelles sont vos relations avec les diffuseurs français et francophones ?
Frédéric PFYFFER

Nous avons de très bonnes relations avec les diffuseurs français, à l’instar de France Télévisions et Arte France. Étant donné que les chaînes françaises sont disponibles en Suisse, nous faisons face à cette concurrence qui nous oblige à avoir une primauté de diffusion sur les contenus, notamment documentaires. Nous avons l’habitude de travailler avec France Télévisions et Arte France. Nous avons aussi des liens forts avec nos homologues belges, de la RTBF. Il nous arrive de travailler ensemble sur certains projets.