Tout juste auréolé d’un César pour son long-métrage «Fatima», le réalisateur Philippe Faucon est venu vendredi dans son ancien lycée marseillais évoquer son parcours, ses thèmes de prédilection autour des immigrés et la radicalisation islamiste qu’il a abordée dans son film «La désintégration». Le réalisateur de 58 ans, blouson de cuir et sweat à capuche, se prête au jeu des questions, dans le lycée Marcel-Pagnol (10e arrondissement) où il a étudié, «il y a 40 ans». Face à lui, 70 élèves de première et terminale, un peu intimidés, posent des questions de plus en plus pointues. Ils ont vu le film du cinéaste sorti en 2012: La désintégration. Trois jeunes d’une cité lilloise, Ali, Nasser et Hamza, la vingtaine, tombent entre les griffes d’un homme qui les entraîne sur la voie de l’islam radical. Un jeune élève veut comprendre le propos général: «C’est une critique de la société ou de l’endoctrinement?». «Les deux», répond Philippe Faucon. Il plisse les yeux et explique le processus d’endoctrinement qu’il a étudié à partir de 2008, après les attentats du métro de Londres lorsque de jeunes Britanniques s’étaient fait sauter. Il dit s’être également inspiré de l’histoire de Zacarias Moussaoui, ce Français condamné aux États-Unis à la prison à vie pour avoir participé à la préparation des attentats du 11 septembre 2011. «Il y avait déjà quelque chose dans l’air», affirme-t-il. «Ce qui se passe dans un processus d’endoctrinement, c’est que (le recruteur) mélange le vrai et le faux. C’est alors très difficile pour les gens qui veulent développer un contre-discours», explique l’artiste.
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