Le film d’animation «Ma Vie de courgette»: en salle mercredi

Film d’animation franco-suisse en «stop-motion» avec des personnages en volume, «Ma Vie de courgette», en salles mercredi, est un conte délicat sur la tolérance à travers la quête de bonheur d’un petit garçon défavorisé. Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes, primé aux Festivals d’Annecy et d’Angoulême, candidat suisse aux Oscars, ce lm, inspiré du roman de Gilles Paris «Autobiographie d’une Courgette» (Plon), a été réalisé par le Suisse Claude Barras. Après de nombreux courts métrages dont «Le Génie de la boîte de raviolis», primé dans de nombreux festivals, le réalisateur de 43 ans signe avec ce lm son premier long métrage, scénarisé par lac inéaste Céline Sciamma («Naissance des pieuvres», «Tomboy»). Courgette est un petit garçon courageux élevé par sa mère alcoolique qui lui a donné un jour ce drôle de surnom, auquel il est très attaché. Un beau jour, l’enfant tue accidentellement sa mère et se retrouve placé en foyer. Sa nouvelle vie apparemment encore plus difficile qu’avant, se transforme en parcours initiatique à la découverte du partage, de la camaraderie, de l’empathie mais aussi du sentiment amoureux. «Ce lm s’adresse à tous, mais il a été pensé aussi pour les enfants avant tout, en faisant confiance à l’intelligence des spectateurs, enfants ou adultes», a dit Céline Sciamma qui espère que «Ma Vie de courgette» sera diffusé dans les écoles. Réalisé entièrement avec des marionnettes (54 au total) et des décors en pâte à modeler, associant la technique artisanale du «stop motion» (animation en volume image par image) et de la technologie dernier cri, le lm a nécessité de longs mois de tournage, à raison de trois secondes d’images par jour. Il a mobilisé une centaine de spécialistes français de

l’animation, réunis par le studio français BlueSpirit.

La résilience sans pathos : A l’écran, «Ma Vie de courgette» offre 1H06 de récit émouvant et souvent drôle au style charmant, célébrant sans pathos la résilience, avec des personnages très attachants, enfants et adultes. «J’ai été approchée pendant un Festival de Cannes. Les producteurs de «Ma Vie de courgette»» avaient vu mon lm «Tomboy». Ils ont compris mon intérêt pour l’enfance en général. L’opportunité d’écrire pour un lm d’animation aussi singulier que celui-là ne m’a pas fait hésiter», con e Céline Sciamma. ««Ma Vie de courgette» est un lm assez classique dans la dynamique de la cruauté du conte, mais aussi extrêmement contemporain, comme une chronique réaliste du présent pas toujours rose. C’est l’histoire d’un petit orphelin qui apprend qu’on peut être aimé dans les familles que l’on s’invente ou que l’on choisit», ajoute la scénariste. Intimiste, poétique, avec des personnages à l’esthétique très stylisée et aux yeux immenses «grand ouverts sur le monde», le lm oppose des décors plutôt sombres aux couleurs plus vives et lumineuses des personnages, qui «reflètent leur résilience et leur positivité», selon Claude Barras. Pour le réalisateur qui a travaillé près de dix ans sur ce projet, le lm est «un hommage avant tout à tous les enfants maltraités qui survivent tant bien que mal à leurs blessures». Courgette «se croit seul au monde. C’est sans compter sur les rencontres qu’il va faire dans sa nouvelle vie en foyer. Avoir des copains sur qui compter, tomber amoureux et même être heureux, il lui restera encore bien des choses à apprendre de la vie», ajoute- t-il. «C’est ce message, à la fois simple et profond, qu’il m’a semblé essentiel de transmettre à nos enfants. C’est cette volonté de transmission qui m’a guidé tout au long de la réalisation du lm».