Fin de la pub à la TV publique: quelques pistes et beaucoup de questions

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    Près de deux semaines après l’annonce de la suppression de la publicité à la télévision publique, qui doit se concrétiser par une loi applicable début 2009, différentes pistes sont ouvertes pour compenser le manque à gagner mais beaucoup de questions restent en suspens. Au total, il s’agit de réunir 1,2 milliard d’euros, à savoir le montant proprement dit des recettes publicitaires (plus de 800 millions d’euros) auquel s’ajoutent environ 400 millions d’euros de coût de programmes pour combler les cases laissées vacantes. Outre France Télévisions (France 2, France 3, France 4, France 5, France Ô), Radio France est également concernée par la mesure. L’idée avancée par le président Nicolas Sarkozy «est que l’ensemble de l’audiovisuel public et la radio évidemment, ne soit pas soumis à la dictature de l’audimat, même si l’impératif de l’audience demeure», a expliqué la ministre de la Culture et de la Communication Christine Albanel. La publicité constitue environ 8% (soit 45 millions d’euros) des ressources de Radio France (France Inter, France Info, France Bleu, France Musique, France Culture, FIP et Le Mouv’). Jeudi, le chef de l’Etat a réaffirmé que la suppression des recettes publicitaires serait «compensée intégralement» par un «financement mutualisé» sur l’ensemble des nouveaux moyens de communication. Il a ajouté que «ce choix n’impliquait aucune évolution du périmètre de France Télévisions», écartant de nouveau l’éventualité de la privatisation d’une ou plusieurs chaînes. De même une possible augmentation de la redevance (116 euros par foyer) a été exclue par le gouvernement. En revanche, le parrainage (par exemple le sponsoring de la météo), qui rapporte quelque 80 millions d’euros à France Télévisions, est maintenu. Concernant les taxes, le contenu du projet présidentiel demeure assez flou. M. Sarkozy a évoqué dans un premier temps des taxes à prélever auprès des opérateurs de téléphonie mobile et des fournisseurs d’accès Internet, d’un montant «infinitésimal». Dernière piste avancée, une taxe sur la vente des produits électroniques grand public, téléviseurs, ordinateurs et téléphones mobiles, voire baladeurs. Les organisations professionnelles rassemblant les industries de matériels audiovisuels et informatiques ont dénoncé ce projet, à l’instar du Syndicat des industries de matériels audiovisuels électroniques (Simavelec), qui l’a
    jugé «inéquitable» et «contradictoire».