Dimanche 22 septembre à 21h05 dans sa collection «Face à l’Histoire», France 5 proposera la série documentaire inédite réalisée par Florence Platarets, «Léon Blum, une vie héroïque» (4×45’), adaptée du podcast original de Philippe Collin sur France Inter.
Souvent réduit au totem des congés payés en 1936, Léon Blum occupe une place assez modeste dans la mémoire collective française. Or, c’est méconnaître son rôle politique majeur dans la France du XXe siècle et c’est ignorer l’intensité de son destin hors du commun. Une vie extraordinaire, à la fois tragique et sublime : une vie héroïque. L’apôtre du socialisme et le disciple de Jaurès fut d’abord un dandy parisien, juif, critique littéraire le plus remarqué de son temps, ami d’André Gide et de Marcel Proust, un esthète de la Belle Époque profondément marqué par l’Affaire Dreyfus. Une fois entré dans l’arène politique, au sortir de la Première Guerre mondiale, il fut haï autant qu’adoré. Adulé par les ouvriers, redouté par le patronat, insulté et menacé de mort par les antisémites tout au long de sa vie, Léon Blum fut au carrefour des fractures de la société française de l’entre-deux-guerres. Devenu l’ennemi de Philippe Pétain après la défaite de 1940, il fut déporté à Buchenwald. Rescapé de la Shoah mais refusant d’accabler la nation allemande, son parcours demeure un antidote aux violences, à la bêtise et aux faillites morales qui parfois s’emparent d’un peuple qui a peur. Le pari de ce programme réside aussi sur sa forme : transformer le podcast que Philippe Collin a consacré à Léon Blum en un récit télévisuel original et sensible. «Tout au long du processus d’adaptation, nous avons tenté de tenir cette ligne : respecter l’identité sonore et narrative du podcast tout en lui inventant une forme, une identité visuelle propre, singulière. Notre première intention fut celle-ci : conserver les entretiens des historiens tels qu’ils avaient été menés par Philippe Collin pour France Inter. Leur durée (25 heures de rushes!), leur richesse, leur complexité, leur ton, la nature-même de la parole radiophonique, sont une matière passionnante à travailler, très différente de celle à laquelle nous sommes habitués à la télévision. Mais cela impliquait 3 heures de programme tout en off… A cette parole non incarnée (les historiens n’apparaissent jamais à l’image), soutenue par le commentaire de Philippe Collin et les lectures de Charles Berling et Bérengère Warluzel, il fallait donc donner corps, donner chair. Les archives et l’animation ont joué ce rôle-là. Elles composent, en harmonie avec les voix off du podcast, une autre partition. Les images d’actualité (politique, sociale, militaire, syndicale, etc.) nourrissent le portrait de l’homme public et de son destin hors du commun. L’animation et des évocations tirées de fictions d’époque viennent éclairer la part plus intime de Léon Blum, celle de la vie privée, des amitiés, des admirations littéraires, de l’écriture, de la réflexion politique… C’est du dialogue permanent entre tous ces éléments que s’est constituée l’ampleur narrative de cette série documentaire», explique Florence Platarets, réalisatrice de ce film.
Une coproduction Agat Films – Radio France, avec le soutien de la Région Île-de-France, du Ministère des Armées, de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, de la PROCIREP, et de l’ANGOA. Et avec la participation du CNC et de France Télévisions.