France : le gendarme de la concurrence ouvre une consultation publique sur l’IA

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En France, l’Autorité de la concurrence ouvrait jeudi dernier une consultation publique visant à examiner le fonctionnement des acteurs de l’IA. Cette initiative intervient alors que les coûts de développement de l’IA sont particulièrement élevés et que le marché est en pleine expansion. Le secteur de l’IA devrait représenter un c.a. mondial de 42 milliards d’euros en 2023, soit le double de 2022, et de quelque 200 milliards d’euros à l’horizon 2030, rapporte l’Autorité. L’organisme se penchera sur «les stratégies mises en place par les grands acteurs du numérique» en matière d’IA, dans un avis publié «dans les prochains mois» au terme d’une consultation ouverte jusqu’au 22 mars. Ces travaux porteront particulièrement sur les plateformes de «cloud» et sur les «prises de participation des grands acteurs» dans des groupes spécialisés dans l’IA. Le gendarme de la concurrence, qui s’est auto-saisi du sujet, devrait vérifier que les entreprises déjà implantées dans le secteur du numérique ne bénéficient pas d’un avantage concurrentiel et ne mettent pas en place des pratiques limitant l’arrivée de rivaux. La consultation vise à recueillir les réponses d’entreprises à travers une série de questions sur l’accès aux infrastructures et aux outils nécessaires au développement de modèles d’IA. Le gendarme français de la concurrence avait déjà fait part de certaines préoccupations dans le domaine. «L’IA a le potentiel de devenir le musée des horreurs de l’anti-trust si on ne fait rien», avait déclaré en novembre son président, Benoît Coeuré. En septembre, l’Autorité a mené une perquisition dans les locaux français de la société américaine Nvidia, spécialisée dans la fabrication de puces très prisées pour l’IA et soupçonnée de pratiques anticoncurrentielles.