France TV : les syndicats appellent à la grève le 7 novembre

391

 

Les syndicats de France Télévisions (CGT, CFDT, FO, SNJ, CGC) ont appelé les salariés à faire grève le 7 novembre contre le plan de départs volontaires portant sur 361 postes présenté par la direction, qu’ils qualifient de plan social déguisé. De son côté, le responsable des ressources humaines du groupe, Patrice Papet, a réaffirmé mercredi que la direction ne retirerait pas son plan et qu’il n’était pas question de remplacer les départs, mais qu’elle était «ouverte à en négocier le contenu et les modalités».  Ce plan concerne 361 postes, dont 90 journalistes, dans toutes les branches du groupe, et s’adresse parfois à tout un service, comme les 28 postes de la rédaction de l’AITV (Agence internationale d’images de télévision, dédiée à l’actualité africaine) et les services de sous-titrage. 

La direction veut réduire les effectifs du groupe de 10 100 en 2013 à 9 750 en moyenne en 2015, pour ramener les comptes à l’équilibre alors que l’Etat réduit sa subvention. «Nous appelons tous les salariés à cesser le travail le 7 novembre», adéclaré Antoine Chuzeville (SNJ). Le dernier mouvement de grève dans le groupe audiovisuel public remonte au 18 décembre dernier. «Nous ne sommes pas contre un plan de départs volontaires mais contre les suppressions de postes, puisque la direction ne veut pas remplacer les départs. Nous demandons des négociations sur un plan de rajeunissement des effectifs», a-t-il ajouté. «Nous demandons le retrait de ce plan, qui est un plan de licenciement. S’y ajoute un autre concernant les non-permanents, qui représentent 20 à 25% des effectifs du groupe», a renchéri Eric Vial (FO). Actuellement, certains non-permanents se voient remerciés du jour au lendemain, a-t-il précisé. «Ce mouvement sera visible, bruyant, et sur tous les fronts. Si rien ne bouge, il ira crescendo. Ce peut être long», a averti Patrice Christophe (CFDT). Concrètement, la grève, si elle est suivie, empêchera surtout la diffusion des émissions en direct et des JT. Les syndicats ont souligné que la nouvelle «loi sur la sécurisation de l’emploi» du 14 juin permet à la direction d’appliquer son plan au bout de 4 mois sans négociations, sauf recours en justice. «La direction nous a dit qu’elle attendait les décrets d’application de la loi pour lancer son plan», ont-ils affirmé. «Les 361 postes annoncés ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Entre postes gelés, non-remplacés et non-permanents écartés alors qu’ils travaillent pour France TV depuis des années, nous ne pouvons pas mesurer toutes les suppressions d’emplois, mais c’est au moins le double», a commenté Eric Vial. Les syndicats ont averti que le nombre de procédures en attente de jugement aux prud’hommes avait quadruplé et atteignait plusieurs centaines, en particulier venant de non-permanents, et que ces procédures pouvaient coûter à l’entreprise des millions d’euros. «Nous ne sommes fermés à rien» et «nous allons répondre à cette demande de négociations dans les jours qui viennent», a affirmé de son côté Patrice Papet, tout en répétant que «le plan sera maintenu» et qu’«on ne peut financer les départs si c’est pour les remplacer». Mais «nous sommes prêts à discuter d’un accord sur la réduction des emplois précaires via des recrutements en CDI», a-t-il dit.