G. LEVASSEUR (Giraf Prod) : « Les producteurs indépendants n’ont pas d’autre choix que d’être ultra créatifs »

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La société de production Giraf Prod, spécialisée dans la production de documentaires, multiplie les projets pour les chaînes de télévision. Tour d’horizon des productions en cours avec Géraldine LEVASSEUR, Fondatrice & Productrice à Giraf Prod.

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Comment se positionne votre société de production ?

Géraldine LEVASSEUR

Chaque année, nous produisons un peu plus d’une dizaine de documentaires. Nous essayons de nous engager sur des sujets porteurs de sens. Notre ambition est de capter les émotions pour raconter le monde et voir plus loin. Quand on construit un programme, nous racontons d’abord une histoire forte, appuyée ensuite par une réalisation soignée et audacieuse. Avant de tenter l’aventure de la production en 2011, j’ai travaillé pendant 15 ans dans la presse écrite pour «Marie Claire» en tant que journaliste-reporter, puis comme rédactrice en chef sur «Zone Interdite» (M6). Mes premières commandes chez Giraf Prod se sont tournées naturellement vers mes amis de M6 : «Zone Interdite», «Enquête exclusive», «La vraie vie de…»,… Assez vite, nous avons collaboré avec TF1, France Télévisions et nous venons de livrer notre première production de 4X52’ pour CANAL+.

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«Dolorès, la malédiction du pull-over rouge» est justement le titre de votre collection documentaire pour CANAL+, en diffusion dès le 14 octobre. Comment l’avez-vous abordé ?

Géraldine LEVASSEUR

Nous avons fait le choix d’une nouvelle écriture : aller vers la fiction et nous servir de ses codes pour raconter une histoire vraie. La collection documentaire «Dolorès, la malédiction du pull-over rouge» consacre ses 4 épisodes de 52’ à l’itinéraire de Jean-Baptiste Rambla, frère de Marie-Dolorès, tuée en 1974 par Christian Ranucci, et qui deviendra, 40 ans plus tard, tueur de femmes. Il nous a fallu 2 ans, de l’enquête au montage, pour réaliser cette série documentaire. Notre expertise garantit l’authenticité du récit en enchevêtrant documentaire, fiction et archives.

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Qu’est-ce qui justifie ce choix de la fiction dans un documentaire ?

Géraldine LEVASSEUR

Avec Christine Cauquelin, Directrice des Chaînes «Découverte» et des documentaires du Groupe CANAL+, nous voulions surprendre et livrer le meilleur de deux mondes : celui de la fiction et celui du documentaire. Grâce au soutien et à la confiance de la chaîne, nous avons mis la force des armes de la fiction au service de la vérité pour nous replonger dans une histoire pleine de twists tous plus dingues les uns que les autres, une histoire qui raconte la condition humaine. CANAL+ a été un partenaire de grande qualité et a mis les moyens de ses ambitions. Nous avons fait appel à 69 comédiens, figurants et silhouettes. Nous avons dû inventer une nouvelle méthodologie. Pour la première fois, nous avons travaillé avec un réalisateur de fiction et un scénariste. Ce dernier avait pour mot d’ordre de ne jamais s’éloigner de la vérité, et de rendre la série la plus haletante possible en respectant l’intégrité des faits. Pour cela, nous avons mené 31 interviews qui jalonnent le documentaire. Le scénariste a écrit un scénario qui s’ajustait sans cesse au gré des entretiens qui ont retracé 46 ans d’histoires politiques, judiciaires, sociales.

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Que préparez-vous actuellement en TV ?

Géraldine LEVASSEUR

Chaque année, je produis des documentaires sur les gitans et leur communauté pour TF1. Nous développons actuellement chez CANAL+ un nouveau docu-fiction. J’essaie de produire des enquêtes événementielles pour «Zone interdite» (M6). A ce titre, nous venons de finir le montage d’un documentaire de 90’ sur Alzheimer. Enfin, vous pouvez retrouver sur RMC BFM Play, un documentaire sur «Valérie Bacot : pourquoi j’ai tué mon mari», diffusé le 8 octobre dernier sur RMC Story.

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La créativité en TV est-elle poussée par la production indépendante ?

Géraldine LEVASSEUR

Quand on fait des réunions de développement chez Giraf Prod, ça fuse. Plus que jamais, nous avons besoin de contenus forts sur tous nos écrans, des contenus grâce auxquels on apprend et on découvre. Je suis intimement convaincue que les producteurs indépendants n’ont pas d’autre choix que d’être ultra créatifs. Le nerf de la guerre c’est le développement et la recherche de talents. J’aime cette idée de challenge permanent pour trouver à la fois les bonnes idées et les nouvelles manières de les raconter.

LES DIRIGEANTS

G. LEVASSEUR

Fondatrice & Productrice

COORDONNEES

35 Boulevard Berthier, Paris 75017

DATE DE CREATION

2011

PRODUCTIONS

«Dolorès, la malédiction du pull-over rouge» (C+) ; …