Adoré ou détesté, chaque opus de sa filmographie a contribué à lui forger une réputation de provocateur qu’il réfute: le cinéaste italo-argentin Gaspar Noé a confié mercredi à Lyon ne rien ambitionner d’autre que de filmer la vie «telle qu’elle est». «Je cherche juste à représenter à l’écran des situations banales de la vie. Des gens qui se droguent ou qui tuent, j’en connais plein», s’est justifié le réalisateur de 52 ans lors d’une «masterclass» donnée au Festival Lumière. «Je n’ai pas d’autre d’ambition que celle de faire des films en pensant aux longs métrages que j’ai aimés ou aux livres qui m’ont marqué», a-t-il insisté, interrogé par le producteur Vincent Maraval. Depuis ses débuts derrière la caméra, le réalisateur se plaît à dépeindre la violence de façon frontale, y compris lorsqu’elle est sexuelle, pour mieux susciter l’émotion chez le spectateur et l’amener à réfléchir. Trois de ses quatre films ont ainsi déclenché la polémique ou fait scandale, accolant au réalisateur l’étiquette d’agitateur du 7ème Art. Présenté à Cannes en 1998, «Seul contre tous» fut le premier à s’attirer les foudres de la critique. Mais c’est «Irréversible», avec Monica Bellucci, Vincent Cassel et son interminable scène de viol, qui a le plus créé l’embarras.