GB : la commission indépendante sur les pratiques de la presse britannique publiée le 29 novembre

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La commission indépendante qui s’est penchée sur les pratiques de la presse britannique, dans le sillage du scandale des écoutes téléphoniques au Royaume-Uni, a annoncé jeudi sur son site qu’elle publierait son rapport -très attendu- le 29 novembre. La Commission Leveson, du nom du juge qui la préside, devrait faire à cette occasion une série de recommandations et dire en particulier si elle juge nécessaire un encadrement plus strict des médias pour prévenir de nouvelles dérives. Le Premier ministre David Cameron, qui aura accès avec quelques membres de son gouvernement aux conclusions du rapport la veille, devrait faire une déclaration aux députés dans la foulée de sa publication, prévue à 13H30 GMT. Mais le gouvernement a déjà prévenu que le «statu quo» n’était pas possible. Le juge Leveson devrait lui aussi faire une courte déclaration publique ce jour-là. Un débat sur ce rapport sera ensuite organisé à la Chambre des communes le 3 décembre. La commission Leveson avait été mise en place en juillet 2011 à la demande du chef du gouvernement, à la suite de la retentissante affaire des écoutes téléphoniques. Le «News of the World», ancien tabloïd du groupe de Rupert Murdoch News Corp qui a dû fermer précipitamment, est accusé d’avoir mis sur écoutes des centaines de personnes pour obtenir des scoops. La commission a procédé ces derniers mois mois à de multiples auditions qui ont fait beaucoup de bruit, notamment celles de David Cameron et des Murdoch père et fils. Elle a aussi entendu des victimes présumées des écoutes, des représentants des médias et des célébrités comme Hugh Grant ou J K Rowling, qui se plaignent d’être harcelées par la presse.  Partisans de l’auto-régulation, les médias britanniques, dont la réputation a été ternie par cette affaire, sont très inquiets de la possible mise en place de nouvelles règles du jeu qui enfreindraient leur liberté. Ils s’attendent d’ores et déjà à un rapport très critique, après avoir reçu cet été un courrier de la commission décrit par le rédacteur en chef de l’Independent, Chris Blackhurst, «comme une démolition point par point du secteur». L’enjeu est particulièrement important pour les tabloïdes, qui représentent à eux seuls deux tiers environ du tirage quotidien de la presse nationale. Un encart a été publié jeudi sur une pleine page dans le «Daily Telegraph» avec ce slogan: «dites non à la régulation de la presse par l’Etat». «Si la presse était enchaînée, est-ce que tout cela serait arrivé», poursuit le texte, au dessus-d’une série de photos de Unes de journaux britanniques ayant dévoilé des affaires. M. Cameron a déjà dit qu’il regarderait «favorablement» les propositions de la commission et qu’il était prêt à mettre en oeuvre toutes celles qui ne seraient pas «loufoques». Mais l’opposition craint des pressions au sein de son cabinet. Une crainte avivée par les déclarations du ministre de l’Education Michael Gove qui a suggéré récemment que le juge Leveson avait besoin «de prendre des leçons de liberté d’expression». Le scandale des écoutes s’est déjà traduit par une série d’interpellations, certains retentissantes comme celles de l’ex-directeur de la communication de David Cameron, Andy Coulson, et de l’ancienne «reine des tabloïdes», Rebekah Brooks, une proche du Premier ministre et de Rupert Murdoch. Andy Coulson et Rebekah Brooks ont été tous deux été inculpés à 2 reprises, une 1ère fois dans l’enquête sur les écoutes à proprement parler et une 2ème fois au début de cette semaine dans un autre volet de l’enquête, concernant le paiement de fonctionnaires en échange d’informations.