Les journaux gratuits de demain seront-ils haut-de-gamme? Le téléphone mobile va-t-il chambouler la situation? Les professionnels du secteur se sont interrogés sur les perspectives ou pièges présentés par les bouleversements technologiques liés à Internet et au développement des applications de la téléphone mobile cette semaine à Madrid, à l’occasion de leur premier congrès mondial. «Dans quel contexte les gratuits sont-ils dominants? Dans les transports en commun. Or quand je suis dans le métro de Séoul, je vois que la plupart des gens utilisent leur téléphone mobile; à Paris ou à Londres, ils lisent. Il faut se demander si la téléphonie mobile de type iPhone (qui offre une navigation nternet plus aisée, ndlr) ne va pas perturber la domination contextuelle des gratuits», a déclaré Torry Pedersen, directeur général de VG Multimédia, le premier site d’information de Norvège, où il n’existe pas de presse gratuite. Manuel Dios, sous-directeur de Havas Media en Espagne estime lui que le mobile a un avenir radieux, notamment en raison du temps très long que passent les gens avec leur portable à portée de main, 12 à 14 heures par jour. M. Pedersen, dont le journal existe à la fois en papier, sur Internet et sur mobile, relativise. «Depuis huit ans, nous entendons dire que cette année sera celle du mobile». «Ne vous attendez pas à gagner beaucoup d’argent avec le mobile», prévient-il, relevant que le marché reste pour l’instant marginal par rapport au papier et à Internet. Peter Veenhoven, directeur général de DAG mobile, division du groupe néerlandais DAG, a commencé son intervention en annonçant que le journal papier gratuit du groupe avait cessé de paraître mercredi. «Il a été décidé de mettre un terme au papier, mais de continuer l’édition digitale et mobile», a-t-il expliqué.