MEDIA +
Après plusieurs mois à l’arrêt pour cause de Covid-19, comment envisagez-vous la reprise de vos activités de production ?
Isabelle DEGEORGES
Le 15 mars dernier, à l’annonce du confinement, nous étions en plein tournage de la série «Arsène Lupin» pour Netflix. Deux autres séries étaient en préparation : «L’Art du Crime» saison 4 pour France 2 et «Plan B» pour TF1. Nous étions aussi sur le point de lancer la préparation de la série «Opérations Totems» pour Amazon Prime dont le tournage devait démarrer le 15 juin, mais aussi de «Nona et ses filles», la série de Valérie Donzelli pour Arte. Autre projet en cours, le documentaire unitaire «Lords of scam», sur l’arnaque à la taxe carbone. Toutes ces productions ont été mises à l’arrêt, ce qui a engendré la mise au chômage partiel de certains techniciens. Il a fallu ensuite régler les problèmes d’assurance. Aujourd’hui, le fonds CNC nous aide à repartir. Sans ce soutien, aucune production n’aurait pu être relancée. Mais à ce jour, le problème n’est pas vraiment réglé. Une pandémie comme celle du Covid-19 peut revenir, il y a donc des négociations avec les assurances pour tenter d’anticiper une autre crise et ne pas se retrouver dans la même situation.
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Avez-vous de la visibilité pour la reprise des tournages ?
Isabelle DEGEORGES
«Arsène Lupin» devrait repartir cet été. Même chose pour «L’Art du Crime» où nous allons tourner cette année au Moulin Rouge, en plus du Louvre et du Musée d’Orsay. Quant à «Plan B», la série ne repartirait qu’à la rentrée puisque la comédienne principale, Julie de Bona, doit terminer un autre tournage. Pour suivre les normes sanitaires et offrir aux équipes les meilleures conditions de travail, nous devons repenser notre manière de tourner.
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Un mot sur «Arsène Lupin» pour Netflix. Quelle en est son origine ?
Isabelle DEGEORGES
L’idée est de proposer une version contemporaine d’Arsène Lupin, le célèbre gentleman cambrioleur passé maître dans l’art du déguisement. Le projet a été proposé à Omar Sy qui a tout de suite été emballé. Netflix nous a commandé 10 épisodes. La série est intégralement tournée en France.
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Quels sont vos autres projets ?
Isabelle DEGEORGES
Avec la société Falabracks, nous coproduisons «Move» (5X60’), une nouvelle série documentaire pour Netflix. Elle retracera les portraits de cinq chorégraphes talentueux. Pour Amazon, nous préparons «Opérations Totems», une série d’espionnage qui se passe durant la guerre froide en 1964, sur fond de conquête spatiale. Nous aurons un casting à la fois français et international. Nous préparons également «Adieu Shanghaï», une mini-série internationale de 6X52’ en langue anglaise.
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Gaumont dispose d’un catalogue de 1.400 films. Peuvent-ils faire l’objet d’adaptations en série ?
Isabelle DEGEORGES
Bien entendu ! Nous avons déjà adapté certains de ces films comme la série «Les Visiteurs».
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Les relations producteurs/ diffuseurs sont-elles vraiment différentes entre les plateformes et les chaînes ?
Isabelle DEGEORGES
Oui, c’est très différent. Avec une chaîne de télévision, le producteur assume toutes les décisions juridiques et financières. En revanche, avec les plateformes, toutes les décisions doivent être prises de concert. Les choses évolueront peut-être avec la transposition de la directive SMA qui devrait avoir lieu d’ici à la fin de l’année.
LES DIRIGEANTS
I. DEGEORGES
Directrice
COORDONNEES
30, avenue Charles de Gaulle
Neuilly-sur-Seine
DATE DE CREATION
2011
PRODUCTIONS
«Arsène Lupin» (Netflix) «L’Art du Crime» (F2) ; «Plan B» (TF1); …