J. DILLARD (Téléshopping) : « On comptabilise plus d’1 million de commandes par an »

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Déjà près de 10.000 émissions ont été diffusées depuis la création de «Téléshopping» qui fête ses 33 ans. L’occasion pour TF1 de programmer samedi 29 février une émission spéciale de 2h20 en direct. Focus sur la partie «business» de l’activité avec Jérôme DILLARD, Président de Téléshopping.

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En avril 2019, le Groupe TF1 vous cède son activité de télé-achat. Comment avez-vous souhaité dynamiser ce business ?

Jérôme DILLARD

A court terme, l’enjeu a été de redresser les marges dans un contexte concurrentiel où le marché de la distribution matraque sans cesse en matière de promotion. Depuis mon rachat en 2019, nous nous sommes contentés d’avoir une politique promotionnelle extrêmement prudente qui a permis de restaurer un niveau d’activité et une profitabilité normale. A l’avenir, un certain nombre de pistes se dessinent. La première est liée à l’activité TV qui est le cœur du métier. Je ne pense pas une seconde que la télévision soit morte. Il y a 33 ans, les clients de «Téléshopping» avaient entre 45 et 50 ans. Aujourd’hui, ils ont toujours la cinquantaine. Nous nous sommes donc adaptés à des générations successives pour apporter les bonnes réponses sur l’éditorial, les gammes de produits et les services pour rester d’actualité. Il faut garder notre ADN, c’est-à-dire proposer des produits innovants que l’on ne trouve pas facilement. Parmi les autres pistes, on a commencé à développer notre activité sur Facebook avec le «social shopping».

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Un canal de télé-achat 24/24h sur la TNT serait-il une aubaine ? 

Jérôme DILLARD

Bien entendu ! Le marché français du télé-achat est sous-dimensionné par rapport à des marchés similaires européens. En France, le chiffre d’affaires est d’environ 150M€ quand l’Allemagne, l’Angleterre et l’Italie atteignent respectivement 2 milliards, 1,4 milliard et 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires. A la différence de l’Hexagone, nos voisins européens ont des chaînes de télé-achat, 24/24h. Pour que cette chaîne fonctionne, sa numérotation ne doit pas être repoussée au fin fond des bouquets des câblo-opérateurs. Le seul moyen est de posséder une licence en TNT.

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Pour certains, l’image du télé-achat peut paraître désuète …

Jérôme DILLARD

C’est exact ! D’ailleurs, dans toutes les rencontres que je peux faire, l’évocation de cette activité commence par faire sourire. Et à la fin, les gens finissent par dire qu’ils tombent toujours par hasard sur l’émission et qu’ils ont trouvé des produits géniaux. A 9h du matin sur TF1, nous touchons des gens qui ne sont pas actifs. Notre clientèle est majoritairement féminine. Elle est située dans les petites villes, les banlieues, les campagnes et les centres-villes. Plus de 12 millions de téléspectateurs ont regardé «Téléshopping» en 2019, soit entre 100.000 et 150.000 fidèles au rendez-vous chaque matin, et près de 250.000 le week-end. Avec TF1, nous avons un contrat de diffusion de 5 ans, depuis la reprise de l’activité en avril 2019.

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Quel est l’état de vos commandes ?

Jérôme DILLARD

On comptabilise plus d’1 million de commandes par an pour 1,5 million de colis envoyés. L’essentiel se fait grâce à la télévision, à la fois au téléphone et sur le site (utilisé à 2/3 sur mobile). Nos produits se renouvellent par nature puisqu’ils ont une durée de vie de 3 ans en moyenne. Le seul produit qui existe depuis 20 ans, c’est le barrage aux insectes (8 millions de litres vendus). En 2019, 212 produits ont été proposés à nos clients, dont 45% de nouveautés. Pour cela, nos équipes en testent près de 1.000 par an afin d’en présenter 200 en comités de sélection. «Téléshopping», c’est aussi une centaine d’emplois directs et plus de 300 emplois indirects, ainsi que 119 fournisseurs actifs.