J.M. DUMONTET (Les Molières) : «Il y a de plus en plus de chaînes qui s’ouvrent au théâtre»

959

La 31e Nuit des Molières produite par ACT 4, sera retransmise en léger différé de la salle des Folies Bergère, ce lundi 13 mai, en seconde partie de soirée sur France 2. L’occasion de nous entretenir avec Jean-Marc DUMONTET, Président de l’Association des Molières.

média+ : La Nuit des Molières récompense le théâtre, public et privé, dans toute sa diversité et sa vivacité. A travers cet événement, quelle ambition avez-vous ?

Jean-Marc DUMONTET : Je vais vous paraître extrêmement autosatisfait, mais depuis que nous avons repris les Molières en 2014, nous en avons fait une fête. Nous le devons – tout d’abord – à notre volonté de proposer une cérémonie œcuménique qui ne laisse personne sur le bord de la route, qui traite de la même façon le théâtre public et le théâtre privé. Cette 31ème cérémonie glorifie toute l’effervescence de la création dans notre pays, puisqu’elle est très forte. Et puis, nous avons eu beaucoup de chance avec des maîtres de cérémonies comme Nicolas Bedos, Alex Lutz et Zabou Breitman l’année dernière. Ces incarnants ont porté haut et fort nos couleurs. En 2019, nous avons confié la soirée à Alex Vizorek parce que nous aimons sa plume, son humilité et son enthousiasme. Nous pensons qu’il sera un très bon maître de cérémonie pour rendre la soirée festive et dynamique, comme si nous étions au théâtre.La soirée distinguera, à travers 19 récompenses, les artistes et les spectacles les plus remarquables de la saison 2018/2019.

Les audiences des Molières sont en baisse d’année en année. Comment l’expliquez-vous ?

Nous sommes programmés à des horaires tardifs. Quand vous prenez l’antenne à 21h10 ou à 22h45, vous ne pouvez pas imaginer que les audiences soient les mêmes. Nous enregistrons des scores globalement stables autour d’1,1 million de téléspectateurs. Ensuite, il y a des fluctuations très mineures. Pour une deuxième partie de soirée, en comparaison à d’autres cérémonies en Prime Time, nous restons assez forts. On n’a vraiment pas à rougir.

En locomotive, France 2 privilégie une fiction inédite de 90’ «Brulez Molière !» (Bonne Pioche) en première partie de soirée. Qu’en pensez-vous ?

Notre cérémonie est suffisamment forte pour aller agréger des publics qui sont autres que ceux qui viennent juste du programme précédent.

Concernant la place du théâtre à la télévision, les choses évoluent-elles dans le bon sens ?

Selon moi, c’est un vieux serpent de mer et un marronnier de la presse, de penser que le théâtre à la télévision serait un problème. Il y a de plus en plus de chaînes qui s’ouvrent au spectacle vivant et qui en diffusent. Je ne crois pas que les diffuseurs soient masochistes, que leurs patrons soient exclusivement des amoureux de l’art ou des philanthropes qui essaient d’aider le théâtre. Le spectacle vivant a de plus en plus sa place à la télévision. France 5 a ouvert une case hebdomadaire dédiée au genre en deuxième partie de soirée, France 3, C8 et CANAL+ en possèdent aussi depuis très longtemps. Ne nous fions pas aux apparences. Le théâtre et la télévision arrivent bien à se marier.

Les captations parviennent-elles à se moderniser ? Oui, nous parvenons aujourd’hui à bien saisir cet objet rare qu’est le théâtre à la télévision. De plus,on a une grande chance d’être dans ce pays qui favorise la création. Le théâtre, il est comme la société, avec ses défauts et ses qualités. On a la chance de pouvoir le faire évoluer.