Le rappeur Kendrick Lamar, dont le dernier album explore la question raciale aux Etats-Unis, mène la course pour les Grammys, décernés lundi, suivi de près par la pop-star Taylor Swift. La grand-messe annuelle de la musique américaine brille par sa diversité cette année, comparée aux Oscars critiqués pour leur sélection d’acteurs tous blancs. «To Pimp a Butterfly» et «1989», les albums respectifs de Lamar et Swift, sont finalistes pour le meilleur album de l’année, aux côtés de «Sound and Color», du groupe de blues-rock Alabama Shakes, «Beauty Behind the Madness», de la star montante canadienne The Weeknd, et «Traveller», du chanteur country Chris Stapleton. «To Pimp a Butterfly» affiche 11 nominations: un record que seul Michael Jackson avait dépassé avec son mythique «Thriller», qui reste l’album le plus vendu de l’histoire.Le troisième opus du rappeur de 28 ans, véritable succès commercial, a en outre récolté des louanges unanimes. La majeure partie de l’album est une réflexion personnelle sur les relations raciales aux Etats-Unis. Le titre «Alright», finaliste pour le prix de la chanson de l’année, est notamment devenu l’hymne non-officiel du mouvement anti-violences policières Black Lives Matter. Le rappeur originaire de Compton, banlieue chaude de Los Angeles et berceau du gangsta rap, s’est par ailleurs vu honoré par sa ville natale samedi. La 58ème cérémonie des Grammys, qui sera retransmise en direct de Los Angeles lundi à partir de 01H00 GMT, comprendra une performance de la megastar britannique Adele, dont l’album «25» bat actuellement des records de ventes mais qui est sorti trop tard pour concourir cette année. L’un des temps forts de la soirée sera l’hommage de Lady Gaga à la légende du rock David Bowie: un spectacle «multisensoriel», conçu avec le fabriquant de semi-conducteurs Intel, que les producteurs des Grammys ont décrit comme l’un des plus ambitieux de toutes les cérémonies des Grammys.