Gala se hisse en tête du premier Social Index de l’ACPM, confirmant son statut de média vidéo leader sur les réseaux sociaux avec 846 millions de vues/mois et plus de 16 millions d’abonnés sur TikTok. Derrière cette performance inédite, Louise-Anne RAIMBAULT, éditrice de Gala, décrypte les clés de ce succès, la «patte Gala» qui capte l’émotion sans intrusion, et la stratégie d’adaptation permanente aux plateformes pour toucher une audience jeune et internationale.
Quels leviers éditoriaux et stratégiques ont permis à Gala d’atteindre ce leadership incontestable en vidéo, notamment sur TikTok ?
La richesse de Gala repose avant tout sur la diversité de ses sujets. Nous couvrons des événements internationaux qui nous assurent une portée mondiale : nous sommes aujourd’hui le premier média français sur TikTok et le troisième dans le monde, derrière ESPN, une chaîne sportive américaine, et le Daily Mail. Nous suivons les grands rendez-vous comme le Met Gala, le Festival de Cannes, mais aussi des événements sportifs : les JO, le basket, le football… et les différentes Fashion Weeks. Notre équipe social, composée de plus de dix personnes, parcourt le monde, et nous envoyons nous-mêmes nos journalistes pour incarner cette «patte Gala» qui nous distingue, même si elle est parfois imitée.
Justement, comment définiriez-vous cette «patte Gala» ?
C’est ce petit pas de côté qui nous permet de capter des instants d’intimité lors de grands événements où tout est ultra cadré. Nous essayons de saisir des moments d’émotion, sans jamais tomber dans l’intrusion, pour valoriser les personnalités.
Avec 846 millions de vues en un mois, Gala se positionne désormais comme un média vidéo. Comment cela impacte-t-il votre manière d’éditorialiser vos contenus par rapport au print et au web ?
Nous veillons à garder une ligne éditoriale cohérente sur l’ensemble de nos supports : le magazine, gala.fr et nos réseaux sociaux. Nous avons une équipe dédiée aux vidéos sociales, mais tous nos journalistes sont équipés de smartphones. Qu’ils écrivent pour le print ou le web, ils filment des interviews ou des moments clés, par exemple lors des Fashion Weeks. Cette capacité à produire du contenu vidéo enrichit tous nos supports. Sur le site, nous avons dépassé les 60 millions de vidéos vues en mai dernier, preuve que cette approche fonctionne.
Vous venez de franchir le cap des 16 millions d’abonnés sur TikTok, devenant le troisième compte média mondial.
Oui, nous avons célébré ce cap la semaine dernière. Ce chiffre est impressionnant, mais ce qui l’est encore plus, ce sont les plus de 800 millions de spectateurs uniques mensuels que nous touchons sur Tiktok et l’ensemble de nos réseaux sociaux et sur gala.fr. Notre communauté, déjà massive en abonnés, est encore plus large en audience réelle.
Quelles sont les clés pour maintenir un engagement aussi fort sur TikTok malgré ce volume ?
C’est un vrai défi. Plus on grandit, plus l’engagement est difficile à maintenir. Les médias de niche ont souvent des taux d’engagement plus élevés, mais nous réussissons à conserver un engagement fort grâce à nos journalistes qui connaissent leur communauté, savent capter les bons moments et anticiper les tendances. Nous adaptons notre discours à chaque plateforme : un ton spécifique pour TikTok, un autre pour Instagram, encore un autre pour YouTube. Par exemple, nous développons actuellement des podcasts filmés sur YouTube. L’idée est d’éviter le simple copier-coller entre plateformes pour rester pertinents partout.
Avec 53 millions d’interactions en un mois, quels enseignements tirez-vous des contenus qui fonctionnent le mieux ?
Il reste une part d’inconnue – même les plateformes le reconnaissent. Mais ce qui est certain, c’est que les spectateurs doivent ressentir une émotion : c’est essentiel. Ils doivent aussi apprendre quelque chose. Par ailleurs, nous testons de nouveaux formats, notamment des formats longs. Pendant Cannes, nous avons expérimenté des interviews avec des influenceurs ou des artisans comme des coiffeurs décrivant leurs créations, ce qui a beaucoup intéressé notre audience. Nous utilisons la musique comme vecteur d’émotion, car elle est universelle, mais nous souhaitons désormais développer des interviews plus éditorialisées sur toutes les plateformes.
Cette performance vidéo s’accompagne-t-elle de nouvelles ambitions commerciales ?
Oui, et nous avons la chance de faire partie du Groupe Figaro, qui possède une grande expertise en monétisation. Nous travaillons avec 14H, l’agence interne de Média Figaro, pour proposer aux marques des formats riches et adaptés. Ce classement ACPM renforce notre crédibilité et permet aux marques de mieux percevoir la force de Gala sur les réseaux sociaux.
Ce leadership s’inscrit-il dans la stratégie globale du Groupe Figaro ?
Absolument. Un expert a récemment rejoint le groupe pour renforcer notre stratégie. Nous restons attachés à tous nos supports (magazine et site) mais il est essentiel de valoriser nos médias sociaux, qui permettent d’aborder un large éventail de thématiques, tant éditoriales que publicitaires.
Vous utilisez déjà les QR codes dans le magazine pour prolonger l’expérience vidéo ?
Oui, nous intégrons régulièrement des QR codes dans le magazine, renvoyant vers nos contenus vidéo sur gala.fr ou notre chaîne YouTube. C’est notamment le cas pour nos podcasts filmés, accessibles en version complète via QR code. Nous le faisons également pour inciter nos lecteurs à découvrir nos contenus sur Instagram.
Un dernier point à ajouter ?
Il est important de rappeler que nos contenus sont journalistiques, exclusifs et adaptés à chaque plateforme. Le classement ACPM ne recense pas encore tous les réseaux : nous sommes aussi présents sur Pinterest et nous allons revenir sur Snapchat. Cet écosystème varié nous permet de toucher une audience large, majoritairement féminine et jeune, même si toutes les tranches d’âge sont présentes sur TikTok.