La campagne dope la vente des journaux et l’audience de la télévision

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    L’intérêt des Français pour l’élection présidentielle dope depuis plusieurs semaines la vente des journaux et l’audience des émissions politiques à la télévision, une nouveauté par rapport à 2002. Libération, Le Monde, La Croix, L’Express, Le Point… Les grands quotidiens et hebdomadaires d’information générale ont le sourire. A une époque où les Français se détournent de la presse écrite, la campagne présidentielle les ramène vers les marchands de journaux. Au Point, les ventes ont augmenté de 20% depuis janvier, «du jamais vu» depuis 1981. A Libération, «chaque fois qu’il y a un petit événement de campagne, on vend bien», explique le PDG du quotidien, Laurent Joffrin. Les ventes de Libé, que M. Joffrin a voulu réancrer à gauche depuis son arrivée en novembre, sont particulièrement sensibles aux soubresauts de la campagne socialiste. «Quand Ségolène va bien, on vend bien. Quand elle va moins bien, on vend toujours, mais un peu moins», s’amuse-t-il, notant que les Unes sur la présentation du pacte présidentiel de Ségolène Royal ou son passage à TF1, ont particulièrement bien marché. Comme partout ailleurs, la percée de François Bayrou provoque aussi curiosité et intérêt chez les lecteurs de Libé. La Une intitulée «les bobos votent Bayrou» a suscité de nombreuses réactions de lecteurs. La Croix enregistre également une hausse de ses ventes, déjà notable pendant la campagne sur le référendum sur la constitution européenne, particulièrement le mardi, quand le quotidien publie son supplément de huit pages sur les grands dossiers. «Il y a pas mal d’indécision chez les électeurs, ils ont affaire à des personnalités un peu nouvelles, des thèmes très divers sont abordés dans cette campagne», souligne Dominique Quinio, directrice de La Croix. «Il y a beaucoup de débat dans les familles, entre collègues, et, pour appuyer ce débat, les gens ont besoin de lire, d’écouter, de s’informer. C’est une bonne nouvelle pour la démocratie, mais aussi pour la presse», estime-t-elle.