La Commission estime que les plateformes devaient être plus «responsables» et «transparentes» dans la lutte contre la désinformation

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La vice-présidente de la Commission européenne Vera Jourova a estimé jeudi que les plateformes devaient être plus «responsables» et «transparentes» dans la lutte contre la désinformation, et qu’il était «temps» de prendre des mesures plus contraignantes à leur égard. L’exécutif européen a publié jeudi une évaluation de la mise en oeuvre d’un code de bonnes pratiques contre la désinformation, lancé en 2018 et signé par Google, Facebook, Twitter, Microsoft, Mozilla et plus récemment TikTok, ainsi que par des représentants du secteur de la publicité.

Tout en soulignant les avancées permises par cet «instrument très précieux, le premier du genre dans le monde», la Commission «met en évidence certaines carences provenant principalement du fait que le code repose sur l’autorégulation».

«Les plateformes doivent être plus responsables et tenues de rendre des comptes, elles doivent devenir plus transparentes. Il est temps d’aller au-delà des mesures d’autorégulation», a estimé Vera Jourova, chargée des valeurs et de la transparence au sein de la Commission.

«L’Europe est la mieux placée pour montrer la voie et proposer des instruments pour une démocratie plus résiliente et équitable dans un monde de plus en plus numérique», a-t-elle ajouté. «La lutte contre la désinformation est une responsabilité partagée, que le secteur des technologies et de la publicité doit pleinement assumer», a estimé le commissaire Thierry Breton, chargé du Marché intérieur. Dans le cadre de ce code, les signataires s’efforcent de réduire les opportunités publicitaires pour les acteurs qui se livrent à de la désinformation, à améliorer la transparence de la publicité à caractère politique, à empêcher certains discours mensongers de devenir viraux, à mettre en avant les informations fiables et à collaborer avec des fact-checkers et des chercheurs.

La Commission européenne doit dévoiler une nouvelle législation d’ici la fin de l’année (la «Digital Services Act»), une priorité de l’exécutif européen, qui pourrait établir une norme mondiale pour mieux surveiller la manière dont les grandes plateformes s’attaquent à la désinformation, gèrent les données personnelles et étendent leurs activités.

La législation européenne s’intéressera également à la responsabilité des plateformes, un changement de pratique redouté par les géants de la technologie, qui craignent des atteintes à la liberté d’expression et un frein à l’innovation.