La messagerie instantanée WhatsApp dénonce un projet de loi britannique qui «affaiblirait la confidentialité des données» de ses utilisateurs

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La messagerie instantanée WhatsApp, propriété du géant des réseaux sociaux Meta, a de nouveau dénoncé, aux côté de rivales comme Signal, un projet de loi du gouvernement britannique qui selon elle «affaiblirait la confidentialité des données» de ses utilisateurs.

La Chambre des Lords britannique s’apprête à passer en revue le texte sur la sûreté en ligne («Online Safety Bill») mercredi et plusieurs messageries électroniques demandent «une réévaluation urgente» du projet législatif. Element, une messagerie instantanée britannique, a de son côté fait savoir qu’elle pourrait quitter le pays si la loi était adoptée.

«Le gouvernement britannique évalue actuellement une législation qui pourrait forcer les entreprises de technologie à mettre fin au cryptage de bout en bout des services de messagerie privés», indique WhatsApp dans une lettre ouverte postée sur son blog, et datée de lundi.

Elle est notamment signée par le directeur de WhatsApp Will Cathcart et les dirigeants de Signal, Wire, entre autres. «Nous pensons qu’aucune entreprise, aucun gouvernement ou individu ne devrait avoir le pouvoir de lire vos messages personnels et nous continuerons à défendre la technologie de cryptage», écrivent-ils. WhatsApp avait déjà dit avoir l’intention de refuser de se plier à la législation, ce qui a déclenché des spéculations sur un départ du Royaume-Uni de la célèbre messagerie électronique. Mardi, un porte-parole du premier ministre Rishi Sunak a souligné que le gouvernement n’avait pas l’intention de «mettre en place des examens de routine des communications privées».

Si le gouvernement «soutient le cryptage, cela ne peut se faire au détriment de la sécurité du grand public», tempère-t-il toutefois.

Le ministère de l’intérieur soutient que les entreprises de technologie ont un «devoir moral» de s’assurer que la police et les agences gouvernementales de la sûreté sont en mesure de lutter efficacement contre «des niveaux sans précédent d’agressions sexuelles sur les enfants qui prennent place sur leurs plateformes».

La lettre des dirigeants de messagerie fait toutefois valoir que la législation proposée pourrait entraîner «une surveillance de routine et généralisée des communications personnelles». «Amis, membres d’une même famille, journalistes, employés, dirigeants, activistes et mêmes politiciens pourraient être touchés», dénonce la missive.