La présidente de Radio France Sibyle Veil défend à l’Assemblée nationale la place de la radio publique dans France Médias

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La présidente de Radio France Sibyle Veil a défendu jeudi à l’Assemblée nationale la place de la radio publique dans France Médias, la future société mère de l’audiovisuel public. «Le média radio ne peut voir sa spécificité gommée au sein de France Médias», a lancé Sibyle Veil devant les rapporteures du projet de loi sur l’audiovisuel public, au cours d’une séance à huis clos dont elle a rendu compte sur Twitter.

Le «pôle audio» doit notamment «être représenté au sein du conseil d’administration de cette holding qui verra le jour début 2021. Elle regroupera France Télévisions, Radio France, France Médias Monde (elle-même la maison mère de RFI, France 24 et de la radio arabophone Monte Carlo Doualiya) ainsi que l’INA (Institut national de l’audiovisuel).

Sibyle Veil demande également que la répartition des moyens entre les différentes entités de France Médias «préserve ceux de la radio dans la durée». «Ma préoccupation est que la mise en place de la nouvelle organisation France Médias ne se traduise pas par des rigidités et des coûts supplémentaires, qui viendraient s’ajouter aux efforts importants dans lesquels Radio France est déjà engagée», a prévenu celle qui, avant d’être présidente de Radio France, était en charge des finances du groupe. Elle s’exprimait devant l’Assemblée alors que le groupe traverse une 2ème très longue grève en cinq ans. Les salariés protestent depuis 25 jours contre un plan d’économies prévoyant 299 suppressions de postes et, en parallèle, la création de 76 postes (sur un effectif total de près de 4.800 personnes).

Sibyle Veil a également demandé devant l’Assemblée une «redevance pérenne et universelle à la hauteur» des missions de Radio France. «Ce n’est pas aujourd’hui – avec les défis que nous avons en matière d’information et de culture – qu’il faut renoncer au rôle des médias de service public dans la société», a-t-elle souligné. Elle a aussi eu un mot au sujet des podcasts, secteur en ébullition où le groupe public essaie de contrôler la diffusion de ses programmes. «Aucun contenu audio ne doit pouvoir être repris sans consentement express préalable de l’éditeur», a martelé Sibyle Veil.

Après avoir auditionné les dirigeants des autres médias publics, des chaînes et radios privées, ou encore les annonceurs, les rapporteures du projet de loi Aurore Bergé, Sophie Mette et Béatrice Piron doivent recevoir la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte le 8 janvier.