En France, la radio est toujours le choix numéro 1 pour l’audio face aux plateformes, même si le télétravail nuit à ce média de la mobilité.
– Près de 7 Français sur 10 La radio représente «56% du volume d’écoute audio, toutes offres confondues» en France, selon l’étude de la saison radio 2023-24 dévoilée jeudi par l’institut de mesure Médiamétrie. Ce média est écouté chaque jour par près de 7 Français sur 10, en direct ou en podcast, soit près de 39 millions d’auditeurs au quotidien, pour une écoute moyenne de 2h45. Et pourtant, «la radio est +challengée+ par de nouveaux acteurs comme les plateformes de streaming», comme le dit Emmanuelle Le Goff, directrice Radio & Audio chez Médiamétrie, lors de la présentation de cette étude devant la presse. Le streaming musical audio n’arrive ainsi que loin derrière (24%) dans le volume d’écoute des offres audio, tous genres confondus, sur une journée. «La France a un lien particulier avec la radio, une vraie culture radio», estime Frank Lanoux, ancien dirigeant de RMC, consulté par Médiamétrie pour cette étude. Le pic d’audience du média radio se situe ainsi tous les matins en semaine à 8h, avec plus de 12 millions de Français au rendez-vous. «Un prime time qui suit de près le réveil des Français et se décale à 10h le weekend», note Médiamétrie.
– Supports numériques en hausse «La radio profite à plein de la révolution digitale. Avant, on l’écoutait dans la cuisine, la salle de bain, la voiture. Aujourd’hui, on a tous un transistor dans la poche», brosse Frank Lanoux, également auteur d’un «Dictionnaire amoureux de la radio» (éditions Plon). En effet, les audiences numériques de la radio continuent de progresser, avec aujourd’hui 9,7 millions de Français qui écoutent chaque jour la radio sur des supports comme les téléphones ou les enceintes connectées, soit 37% de plus qu’il y a 5 ans. Le téléphone mobile «arrive largement en tête avec 5,9 millions d’auditeurs quotidiens, suivi par les enceintes connectées qui poursuivent leur percée (1,5 million)», précise Médiamétrie. L’impact des enceintes connectées n’est toutefois pas aussi massif qu’anticipé. «Il y a 4 ou 5 ans, on les voyait comme les nouveaux postes radio mais ça n’a pas été la cas» reconnaît Emmanuelle Le Goff.
– L’écueil du télétravail Contrairement à une idée reçue, seulement 65% des actifs en télétravail écoutent quotidiennement la radio, du lundi au vendredi, contre 77% chez ceux en présentiel. L’explication est simple. Le télétravailleur n’est pas mobile, or la radio est le média de la mobilité par excellence. «La radio suit les Français tout au long de leur journée et de leurs déplacements», révèle ainsi l’étude. La moitié du volume d’écoute de la radio se fait hors domicile, dont 34% en voiture. Autre inquiétude: la radio doit aussi veiller à ne pas se couper des jeunes générations: 52% des 13-24 ans l’écoutent chaque jour, contre 78% des 50-64 ans. La bonne nouvelle est que les podcasts radio captent des auditeurs toujours plus nombreux: «22 millions de Français chaque mois (soit 44% de la population), autour de 2 thématiques principales: humour/divertissement et culture/société», éclaire l’institut de mesure. Mais Frank Lanoux met en garde: «tous les médias font aujourd’hui de la radio avec les podcasts. La radio ne doit pas perdre de vue son métier: étonner, garder le contact et ne pas copier. Quand on se copie, on divise l’audience».