La vidéo à la demande (VOD) devrait représenter un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros d’ici 2012, soit plus du double du marché actuel des locations de DVD, selon une étude du cabinet Oliver Wyman, publiée mardi. La Vidéo à la demande permet de voir un film sur son ordinateur ou sa télévision après l’avoir téléchargé sur Internet. Elle s’affranchit des circuits de distribution classique avec des magasins qui ont pignon sur rue, les plus menacés par cette nouvelle concurrence. «La Vidéo à la demande est appelée immanquablement à se développer en France dans les cinq prochaines années» alors que les ventes et la location de DVD ont ces dernières années stagné voire diminué, selon cette étude. En 2006, les ventes de DVD en France ont représenté un chiffre d’affaires de 1,65 milliard d’euros, contre 1,84 milliard trois ans plus tôt. Quant aux locations de vidéo, elles ont stagné à 194 millions d’euros en 2005 contre 209 en 2003. Ces tendances «condamnent les acteurs de la location et de l’édition de DVD à réviser leurs plans de développement», estiment les auteurs de cette étude, qui citent notamment l’exemple du studio Warner Home Video, qui s’est lancé en 2005 dans une offre de Vidéo à la demande. Autre exemple, la plate forme Glowria.fr, qui louait des DVD en ligne, a élargi ses activités à la Vidéo à la demande. En 2007, le marché de la VOD en France devrait représenter un chiffre d’affaires de 56 millions d’euros, inférieur au marché actuel de la location de DVD (194 millions d’euros en 2005), mais le secteur devrait vraiment décoller en 2010 (240 millions d’euros) pour atteindre les 500 millions en 2012. Croissance du haut débit en France avec plus de 12 millions de foyers connectés, une «propension historique» des Français au téléchargement légal ou illégal sont des facteurs qui rendent ce développement «inéluctable», selon l’étude. Il n’en reste pas moins que pour atteindre ces 500 millions, les catalogues devront être étoffés (seulement 2 500 titres sont aujourd’hui disponibles sur quelque 15 000 références). Les plateformes d’accès à la VOD devront aussi faire un effort sur la navigation et proposer des fonctionnalités, comme des moteurs de recherche. Enfin, le haut débit devra encore accroître sa pénétration dans les foyers français, toujours selon l’étude. Celle-ci note toutefois qu’aucun modèle économique n’est encore décidé, les différents acteurs du secteur ne parvenant pas encore à travailler ensemble, tant leurs intérêts divergent. Du côté du client, l’étude mise plutôt sur un système d’abonnement ou sur la gratuité, le visionnage de la vidéo étant rémunéré par la publicité. Aujourd’hui, avec des tarifs entre 2,99 euros et 4,99 euros pour un film, l’étude ne table que sur une légère réduction des prix, de l’ordre de 5% par an.