L’AEF a connu une «grave dérive financière» (Cour des comptes)

293

La mise en place de l’Audiovisuel extérieur de la France (AEF), qui chapeaute Radio France Internationale (RFI), la radio arabophone MCD et la chaîne France 24, a connu «une grave dérive financière», selon le rapport de la Cour des comptes publié mardi.  «Contrairement aux objectifs visés, la réforme de l’AEF a abouti à des surcoûts massifs qui ont nécessité des crédits supplémentaires de l’Etat, à hauteur d’environ 100 MEUR entre 2009 et 2011, en plus des dotations annuelles», indique la Cour. «L’entreprise est responsable d’une telle situation. A aucun moment, elle n’a été capable de présenter des plans d’affaire fiables et réalistes ni d’assurer la montée en puissance de ses ressources publicitaires. Pour autant, les autorités de tutelle ont aussi été défaillantes. Elles auraient dû exiger de la part de l’entreprise publique une anticipation correcte de son évolution financière», juge l’institution. La Cour des comptes estime également que l’AEF doit «cibler les priorités en termes géographiques et technologiques en investissant résolument le domaine multimédia», «signer sans délai un contrat d’objectifs et de moyens» avec l’Etat et «poursuivre les synergies, sans exclure le domaine éditorial, tout en menant à son terme le regroupement immobilier». L’AEF est dirigé depuis octobre 2012 par Marie-Christine Saragosse. Son prédécesseur, qui a été contraint de démissionner en juillet 2012, était Alain de Pouzhilac. «La politique menée jusqu’à présent, avec des calendriers mal maîtrisés, consistant à piloter les activités et le développement de l’AEF par une approche purement budgétaire visant à réduire les coûts, a atteint ses limites», a répondu Marie-Christine Saragosse.