Le groupe Lagardère, opérateur de Presstalis (ex-NMPP), a été accusé jeudi de bloquer une éventuelle sortie de crise des messageries parisiennes en estimant ne pas pouvoir participer aux besoins de financement nécessaires, dans un communiqué conjoint des présidents du Conseil de gérance de Presstalis et de la coopérative Transports Presse.La situation de Presstalis, qualifiée de «gravissime» par le ministre de la Communication Frédéric Mitterrand, nécessiterait 125 millions d’euros de financement pour éviter une faillite à l’été, selon un rapport remis au Premier ministre par Bruno Mettling, inspecteur des finances, qui n’a pas été officiellement publié.La participation au renflouement incombant à Lagardère, actionnaire de Presstalis à hauteur de 49% aux côtés de cinq coopératives d’éditeurs de presse, est estimé à environ 50 millions d’euros. Une vingtaine de millions sont attendus des éditeurs, le même montant serait versé par l’Etat au titre d’une aide exceptionnelle à la presse et 35 millions seraient dégagés par des cessions d’actifs de Presstalis, notamment en vendant des filiales étrangères, selon des éléments du dossier. Le groupe Lagardère n’avait pas réagi jeudi soir à cette mise en cause. «Face à une situation d’urgence, les présidents des coopératives ont confirmé que les éditeurs étaient prêts, immédiatement, à prendre leur part des efforts nécessaires» et «de son côté, le groupe Lagardère a fait savoir qu’il n’était pas en mesure de se prononcer sur sa participation aux besoins de financement attendus», selon le communiqué des deux présidents, Jean de Montmort et Francis Morel.