Laurent Joffrin pour des aides sous conditions de l’Etat à la presse

    137

    Le directeur de «Libération» Laurent Joffrin a défendu mardi l’idée d’aides de l’Etat à la presse conditionnées à des engagements de modernisation, comme l’a préconisé un rapport d’Aldo Cardoso remis en septembre au gouvernement.Laurent Joffrin, dans un éditorial publié dans les colonnes du journal, estime que «la profession doit s’appuyer sur le rapport Cardoso si elle veut conserver ses subventions». Actuellement, le dispositif d’aides d’Etat à la presse, extrêmement complexe et ancien, atteint plus d’un milliard d’euros par an, soit 12% du chiffre d’affaires du secteur. «Face à la tentation du gouvernement de réduire l’importante masse de crédits aujourd’hui dévolue à la presse écrite», le directeur de «Libération» incite la profession «à s’appuyer sur ce rapport pour écarter tout risque de remise en cause de l’effort public en sa faveur». «Elle devrait accepter aussi bien la rationalisation prévue par le même rapport», estime-t-il. Récusant l’idée d’une presse qui ne serait pas indépendante en raison de ces aides de l’Etat, Laurent Joffrin regrette au passage que «la majorité des montants distribués (aillent) maintenant à des journaux qui n’ont qu’un lointain rapport avec la presse d’opinion». L’une des propositions phares du rapport préconise que l’octroi des aides soit conditionné à une stratégie d’innovation et de maîtrise des coûts, qui serait formalisée par un contrat entre l’éditeur et l’Etat.