L’avenir assoiffé d’une ville colombienne, scénario de la nouvelle série colombienne «Turbia»

Cali, Colombie, en 2023, une ville assoiffée, plongée dans la violence et la corruption: c’est le scénario d’une nouvelle série colombienne, «Turbia», présentée dimanche au festival international des séries, Séries Mania.
Située près de la côte Pacifique, dans une vallée, Cali reçoit chaque année presque le double de précipitations que Paris. Mais que se passerait-il si la saison sèche se prolongeait cruellement et qu’une fois finalement arrivées, les pluies provoquaient une catastrophe écologique et humanitaire?
En six épisodes tournés par des réalisateurs différents, mais qui finissent par s’entrelacer, «Turbia» explore à chaque fois «une partie différente de la ville», explique son créateur Oscar Ruiz Navia (Prix de la critique au Festival du film de Berlin en 2010).
Lors du tournage en 2019, de grandes manifestations avaient secoué le pays. «Nous avons finalement utilisé les sons des vraies révoltes» mais appliqués à «la situation environnementale», confie Oscar Ruiz Navia, qui a également réalisé le premier épisode.
Dans le premier épisode, deux jeunes tombent amoureux mais leur relation est condamnée d’avance par leurs origines. Lui vient de la «zone sèche», qui dépend de l’eau fournie par des camions, et elle de la «zone humide», où les piscines restent pleines et le précieux liquide abonde.
Dans un autre écho à la réalité, la série invite lors d’un épisode Francia Marquez, une avocate afro-colombienne entrée en politique avec un discours féministe, environnementaliste et anti-raciste, et qui pourrait bien devenir la prochaine vice-présidente de Colombie.
Elle interprète Esnela, une femme qui refuse d’être expulsée d’un quartier pauvre, en pleine pénurie d’eau.
«Une personnage qui lui ressemble», souligne le créateur de la série.Retardée un temps par la pandémie de Covid-19, «Turbia» va finalement sortir sur la chaîne publique colombienne Telepacifico après sa première dimanche au festival «Série Mania», organisé en France, à Lille.
Tourner «Turbia» a coûté environ un million de dollars, une somme dérisoire par rapport aux grandes productions des plateformes comme Netflix, où une autre série colombienne, «La reina del flow», caracole au sommet des séries les plus vues en France ou en Espagne.