L’avenir reste incertain pour les purs pionniers de la VoIP comme Skype

    Malgré sa popularité mondiale, la téléphonie sur Internet (VoIP), quasiment gratuite pour l’usager, ne s’est toujours pas transformée en mine d’or pour ses pionniers comme Skype ou Vonage, et profite surtout aux géants des télécoms qui l’intègrent à leur offre globale. La maison-mère de Skype, eBay, en a tiré les leçons lundi en dévaluant la valeur de Skype dans ses comptes de 1,4 milliard de dollars, soit plus de la moitié du prix auquel eBay avait acheté Skype en 2005. La décision était attendue depuis longtemps. «Nous sommes heureux qu’eBay admette avoir trop payé pour Skype», a résumé le courtier Cantor Fitzgerald. Tous les analystes se demandent comment Skype pourrait convertir en monnaie sonnante et trébuchante son extraordinaire succès mondial, qui a vu son nombre d’utilisateurs doubler en un an pour atteindre 220 millions de personnes. Mais si tous ses fans, jusqu’en Chine, téléchargent le logiciel qui permet de téléphoner gratuitement à partir d’un ordinateur, très peu acceptent de payer pour des services supplémentaires, comme SkypeOut, qui permet d’appeler des téléphones classiques à partir d’un ordinateur. «Nous estimons que Vonage a environ 2,8 millions de clients payants, et Skype 2,4 millions seulement», soit à peine 11% de ses usagers, a expliqué l’analyste du cabinet iSuppli Steve Rego. «Je ne sais vraiment pas si des purs spécialistes comme Skype peuvent s’en tirer».