Le directeur du «Monde» s’explique auprès de ses collaborateurs

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    Le directeur du «Monde» Eric Fottorino a assuré lundi à ses collaborateurs qu’il «assumait pleinement tout le passé du Monde», après une lettre de défiance d’une partie des journalistes du quotidien. Plus de 75 journalistes de la rédaction du «Monde» s’étaient indignés vendredi dans une lettre-pétition, d’un éditorial du directeur Eric Fottorino épinglant la gestion passée du groupe et certains de ses choix éditoriaux. «J’assume pleinement tout le passé du «Monde». Mon éditorial établit noir sur blanc mon propre bilan, en particulier un plan social de 130 personnes à la SEM (Société éditrice du Monde) et des cessions d’actifs tels «Les Cahiers du Cinéma», «Fleurus Presse», «La Procure» et «Danser». Il n’y a rien d’avantageux à revendiquer pareils sacrifices. Je ne saurais être l’absent amnésique de cette histoire», écrit-il. Justifiant son éditorial où le président du directoire du «Monde» saluait «la recapitalisation réussie» du «Monde», tout en critiquant violemment l’état du journal au départ de son prédécesseur Jean-Marie Colombani, Eric Fottorino, explique l’avoir écrit «à l’adresse des lecteurs». Il s’agit de les «rassurer en leur montrant que nous avons tiré la leçon de nos erreurs d’hier». «Reconnaître devant nos lecteurs que nos difficultés n’étaient pas seulement le fruit de décisions de gestion discutables, mais aussi de choix éditoriaux qui avaient pénalisé notre journal. Dire cela, c’est renforcer le lien de confiance pour l’avenir avec notre lectorat», assure-t-il. Il fallait répondre à la question que se posent les lecteurs, selon lui: «Pourquoi Le Monde (devenu propriété du trio d’investisseurs Bergé-Pigasse-Niel) a-t-il été amené à se recapitaliser, et nous les journalistes à perdre le contrôle économique de notre entreprise ?».