Le fonds activiste BlueBell Capital demande à Vivendi de rééquilibrer son projet de distribution d’UMG

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Le fonds activiste BlueBell Capital, à l’oeuvre dans l’éviction de l’ancien PDG de Danone Emmanuel Faber, a demandé au géant français des médias Vivendi de meilleures conditions financières pour son projet visant à distribuer 60% de sa filiale Universal Music Group (UMG) via un dividende exceptionnel en nature. 

Dans une lettre adressée aux dirigeants de Vivendi, le fonds installé à Londres propose à Vivendi de relever son dividende ordinaire de 0,6 euro à 2,8 euros par action, afin de compenser les conséquences fiscales d’une distribution de parts en nature. 

Il regrette que Vivendi (qui détient 80% du capital d’UMG) ait procédé dès fin février à des opérations au sein du capital de sa filiale pour préparer son introduction en Bourse aux Pays-Bas, plaçant selon lui les actionnaires devant le «fait accompli».

 Il propose également une cotation de la première major mondiale au New York Stock Exchange (NYSE), ou une double cotation sur le NYSE et Euronext. Les actionnaires de Vivendi ont approuvé fin mars lors d’une assemblée générale exceptionnelle un changement des statuts du groupe pour autoriser la distribution d’un dividende en nature. 

Le projet doit désormais être validé lors d’une nouvelle assemblée générale le 22 juin. Le fonds BlueBell, qui ne détaille pas le niveau de sa participation dans Vivendi, remarque que l’opération aura une incidence fiscale pour les actionnaires. Mais le groupe Bolloré, premier d’entre-eux avec quelque 27% des parts, ferait exception car il pourra bénéficier d’une exemption au titre de l’exonération des dividendes dans le cadre du régime mère-fille applicable au sein de l’Union européenne. 

«Vivendi est très à l’écoute de tous ses actionnaires, grands et petits» et «l’AG du 22 juin sera l’opportunité de dialoguer avec eux», a déclaré un porte-parole du groupe. 

Selon une note d’Oddo BHF, si BlueBell ne peut probablement pas faire échec seul au projet, sa position pourrait, si elle est suivie par d’autres fonds, conduire Vivendi à relever son dividende, voire à abaisser la limite supérieure de l’offre publique de rachat d’action (OPRA) qu’il entend faire voter, actuellement de 50%. 

Cette limite «assez extraordinaire» peut être interprétée comme un moyen pour le groupe Bolloré de renforcer son contrôle sur Vivendi et les 10% que ce dernier entend conserver d’UMG, fait valoir BlueBell dans sa lettre. 

Le titre Vivendi évoluait mercredi à 15h40 en légère hausse de 0,6% à 29,7 euros à la Bourse de Paris.