Le gendarme allemand de la concurrence a déclaré mardi qu’il examine le placement de l’américain Microsoft sous surveillance renforcée pour réprimer tout abus éventuel de concurrence.
L’Office fédéral des cartels, agissant en vertu d’une loi allemande de 2021 étendant ses pouvoirs face aux poids lourds du net, a indiqué qu’il «a engagé une procédure contre Microsoft afin d’examiner si l’entreprise est d’une importance primordiale pour la concurrence» sur le marché, selon un communiqué.
Cela ouvre la voie à cette autorité pour «interdire certaines pratiques anticoncurrentielles», selon le document.
«Avec Windows et les produits Office, Microsoft occupe traditionnellement une position très forte dans les systèmes d’exploitation et les logiciels bureautiques», a commenté le président de l’organisme, Andreas Mundt.
Le groupe américain s’est servi de cette base pour élargir sa gamme de produits, en témoigne la montée en puissance de la plateforme d’informatique à distance Azure et le service de stockage en ligne OneDrive, souvent connectés à d’autres applications Microsoft, ainsi que le succès retentissant de Teams, logiciel de visioconférence et de travail en commun.
En outre, Microsoft est actif dans d’autres domaines tels que les jeux via la Xbox, les réseaux entre professionnels avec le service LinkedIn ou les recherches sur Internet avec le moteur de recherche Bing.
Il a récemment attiré l’attention avec l’intégration d’applications d’intelligence artificielle.
Le tout fournit «de bonnes raisons d’examiner si Microsoft a une importance primordiale» sur divers marchés, ce qui permettrait le cas échéant d’identifier et d’interdire tout comportement anticoncurrentiel à un stade précoce», conclut M. Mundt.
Le gendarme allemand de la concurrence a déjà placé Alphabet, la maison-mère de Google, et Meta, qui gère Facebook, ainsi qu’Amazon sous surveillance renforcée.
Les géants de la tech sont soumis à une surveillance croissante dans le monde entier en raison de leurs positions dominantes et de leurs pratiques fiscales.
