Le gouvernement italien retire son soutien au patron du fabricant franco-italien de semi-conducteurs STMicroelectronics, Jean-Marc Chéry, et à son équipe de direction, a déclaré mercredi le ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti, cité par l’agence Bloomberg et dont les propos ont été confirmés par ses services.
Les tensions entre Rome et la direction du groupe sont montés après que le conseil de surveillance a rejeté la nomination d’un des deux candidats proposés par Rome pour cette instance, une décision qualifiée par M. Giorgetti d’«incompréhensible, très grave et inacceptable».
Les Etats français et italien détiennent conjointement 27,5% de STMicroelectronics. Jean-Marc Chéry avait pris la tête du groupe franco-italien en 2018, succédant à Carlo Bozotti, et a été reconduit en 2023 pour trois ans.
Marcello Sala, directeur général du département économique du ministère des Finances, et Simonetta Acri, ancienne cadre de l’agence italienne de crédit à l’exportation Sace, avaient été sélectionnés par Rome comme candidats pour rejoindre le conseil de surveillance de StMicroelectronics. Si le conseil de surveillance de StMicroelectronics a accepté mardi la candidature de Mme Acri, il a rejeté celle de M. Sala. Marcello Sala aurait dû prendre la place de vice-président du conseil de surveillance, succédant à un autre Italien qui a démissionné, Maurizio Tamagnini.
«Le ministère des Finances évalue ses options» à la suite du rejet de la candidature au conseil de surveillance de M. Sala, a relevé M. Giorgetti mercredi. L’Italie compte proposer à nouveau M. Sala, un proche de la Première ministre Giorgia Meloni, pour le poste de membre de conseil de surveillance resté vacant.
Interrogé en mars par le journal économique «Il Sole 24 Ore» sur les critiques du gouvernement italien concernant sa gestion de l’entreprise, M. Chéry a répondu: «je ne pense pas avoir à me défendre».
«Avec tout le respect dû aux médias et à leur indépendance, je n’associe pas» ces déclarations «à un processus formel de destitution» du patron de STMicroelectronics, a-t-il assuré. Le groupe a dévoilé en janvier un bénéfice net en chute de 63% à 1,56 milliard de dollars (1,5 milliard d’euros) en 2024 après plusieurs trimestres de baisse accélérée, notamment en lien avec un recul de son activité de microcontrôleurs. Le groupe a également présenté un plan d’économies annonçant une diminution de ses charges d’exploitation d’environ 300 à 600 millions de dollars (288 à 345 millions d’euros) à horizon 2027.