Le groupe italien de télévision Mediaset a accusé une perte nette de 18,9 millions d’euros au premier semestre

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Le groupe italien de télévision Mediaset, contrôlé par la famille de l’ancien chef de gouvernement Silvio Berlusconi, a accusé une perte nette de 18,9 millions d’euros au premier semestre, imputée au recul des recettes publicitaires pendant la période du confinement.

Au premier semestre 2019, le groupe, présent en Italie et en Espagne, avait enregistré un bénéfice net de 102,7 millions d’euros. Son c.a. semestriel a lui diminué de 21,3%, à 1,16 milliard d’euros. «Après les deux premiers mois de l’année caractérisés par une évolution très positive, les mois suivants ont vu un net ralentissement des revenus publicitaires tant en Italie qu’en Espagne, en raison de mesures de confinement strict qui ont été progressivement assouplies» en mai en Italie et en juin en Espagne, a commenté le groupe dans un communiqué.

«Malgré les événements, le secteur de la télévision a donné des signaux positifs d’une grande importance stratégique: l’audience pour la période de confinement en Italie a augmenté de 50% par rapport à la même période en 2019», a-t-il noté. Par ailleurs, Mediaset a bien résisté: ses résultats n’ont pas diminué proportionnellement à la baisse des recettes publicitaires, l’entreprise ayant pris des mesures de maîtrise des coûts de «manière réactive», ce qui a permis de réduire la dette (passée en six mois de 1,34 milliard à 1,19 milliard), a expliqué le groupe. Mediaset a précisé qu’en juillet-août, les recettes publicitaires avaient «continué à s’améliorer, reflétant la normalisation progressive du marché». «Si les conditions sanitaires ne nécessitent pas de nouvelles mesures de confinement dans les semaines à venir et si la consolidation attendue de la situation économique générale se vérifie, les résultats économiques du groupe au 2nd semestre devraient s’améliorer progressivement», a-t-il indiqué. Mediaset est à couteaux tirés depuis 2016 avec son deuxième actionnaire Vivendi, et a subi plusieurs revers devant la justice ces dernières semaines. La justice européenne a donné raison le 3 septembre au groupe français concernant sa participation dans Mediaset, jugeant contraire au droit de l’UE la loi italienne sur la pluralité des médias empêchant Vivendi de détenir 28,8% du groupe italien, alors qu’il est également actionnaire de l’opérateur Telecom Italia (24%). Par ailleurs, le projet de holding néerlandaise de Mediaset, MFE, destiné à fédérer les télévisions européennes et à permettre aux Berlusconi de renforcer le contrôle sur leur groupe, est bloqué par deux décisions de justice en Espagne et aux Pays-Bas, après des recours de Vivendi. Après ces décisions, Mediaset a indiqué qu’il avait décidé de revoir l’organisation de MFE. Vivendi pour sa part s’est dit «ouvert au dialogue» avec Mediaset. Des discussions entre dirigeants pourraient avoir lieu prochainement pour tenter de trouver un accord, pronostique la presse italienne.

«Nous sommes prêts à discuter» avec Vivendi et l’intention de Mediaset est de trouver une solution qui respecte «les intérêts de tous les actionnaires», a déclaré mercredi son directeur financier Marco Giordani, alors qu’il était interrogé sur de possibles contacts avec Vivendi pour résoudre le long bras de fer avec son 2ème actionnaire. «Nous travaillons dans le meilleur intérêt de tous les actionnaires», a-t-il ajouté.