Les journaux de presse écrite sont en passe de disparaître, mais pas le journalisme, selon l’auteur scientifique et éditorialiste américain Steven Johnson, qui recommande de se débarrasser complètement du support papier. «Je suis optimisme pour l’avenir des médias d’information», a affirmé Johnson, cofondateur d’une série de sites Internet et auteur de plusieurs ouvrages de vulgarisation, qui s’exprimait vendredi dans le cadre du festival South by Southwest Interactive, consacré aux nouvelles technologies à Austin (Texas, sud). «Je ne suis pas optimiste concernant ce qui se passe dans le secteur de la presse écrite: c’est moche et cela va devenir encore plus moche. De grands journalistes vont perdre leur travail et des villes vont perdre leur journal», a-t-il dit. Mais, a expliqué Johnson, les journaux papier sont comme une vieille forêt et sous ses frondaisons, les blogs, le journalisme citoyen, l’utilisation de la mini-messagerie Twitter et d’autres moyens de communiquer à l’ère d’Internet sont en train de prendre racine. Ce changement de génération était prévisible, mais n’a pas été anticipé, regrette-t-il. Or, selon lui, plutôt que de maintenir l’ancien modèle sous perfusion, il vaudrait mieux en changer et les groupes du secteur des médias devraient se débarrasser complètement du papier afin de «ne pas avoir à supporter les coûts d’impression». Patrick McGovern, président d’International Data Group (IDG), dont la majeure partie des 450 publications dans 95 pays n’existent qu’en ligne, va dans son sens. «Les éditions papier sont les médias d’hier. Si quelque chose fait l’actualité, les gens veulent le savoir aussi vite que possible», expliquait-il récemment. Pour M. McGovern, le lectorat est prêt à payer un abonnement pour des médias uniquement disponibles en ligne, s’ils offrent des informations avec un fort contenu local et communautaire.