Le ministère français de la Transition écologique annonce le lancement d’une coalition pour une intelligence artificielle plus sobre

Le ministère français de la Transition écologique a annoncé mardi le lancement d’une coalition d’entreprises, centres de recherche et pays destinée à établir le cadre d’une intelligence artificielle (IA) plus frugale en ressources.

«Placer l’intelligence artificielle sur une trajectoire plus écoresponsable», tel est le credo de cette initiative rejointe par 37 entreprises, parmi lesquelles les françaises Mistral AI, OVH Cloud et Thales, mais aussi des géants étrangers comme Salesforce, IBM et Generali.

L’essor de l’intelligence artificielle générative s’accompagne d’une inquiétude croissante sur son empreinte environnementale, un des thèmes majeurs du sommet international pour l’action sur l’intelligence artificielle qui se tenait à Paris jusqu’à ce mardi 11 février.

Chaque requête sur ChatGPT, le robot conversationnel d’OpenAI, consomme dix fois plus d’électricité qu’une recherche sur Google, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Plusieurs laboratoires tels que l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (INRIA) en France et le Stockholm Environnent Institute ont participé à identifier les moyens d’améliorer la performance environnementale de l’intelligence artificielle, a expliqué le ministère dans un communiqué.

Des experts du climat sont mobilisés sur l’utilisation de l’intelligence artificielle générative pour donner «un accès éthique et responsable» aux ressources documentaires sur les questions d’environnement avec notamment le Programme des Nations unies pour l’environnement et l’IPBES, le «GIEC de la biodiversité».

L’alliance vise aussi à «diffuser une approche commune» pour «normaliser l’évaluation de son impact environnemental» avec des établissements comme l’Organisation internationale de normalisation (ISO) et l’Institut des ingénieurs électriciens et électroniciens.

L’AIE a par ailleurs annoncé mardi le lancement d’un observatoire mondial dédié à l’énergie et à l’intelligence artificielle, pour pallier le manque de connaissances sur la consommation en énergie de cette technologie.

La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, consciente du volume considérable de déchets électroniques produits par l’intelligence artificielle et des niveaux élevés d’électricité et d’eau qu’elle consomme, a appelé ce mardi à «nous demander si l’intelligence artificielle sera une partie de la solution ou du problème» face au changement climatique.