Le risque de cyberattaque encore nettement sous-évalué, selon une étude

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Particuliers et entreprises continuent à nettement sous-évaluer le risque de cyberattaque et à surestimer les précautions qu’ils prennent pour s’en protéger, indique une étude réalisée pour Orange Cyberdéfense par l’institut Harris Interactive et parue lundi. Selon ce sondage effectué en mai auprès de 1.020 personnes et 300 PME, seuls 47% des particuliers pensent être bien protégés, quand 52% s’estiment mal protégés. Pourtant, 78% des Français pensent avoir mis en place les bons gestes de protection. Les trois quarts disent utiliser des mots de passe complexes, différents selon les comptes et qu’ils ne communiquent à personne. Un sur deux dit les modifier régulièrement et six sur dix se disent prudents face aux mails d’expéditeurs inconnus. En outre, 71% estiment «facile» d’identifier les messages d’arnaque. Si 68% des particuliers se disent «inquiets» des risques cyber, seuls 33% jugent avoir été victimes d’une attaque, dont 76% pensent l’avoir déjouée. Les Français affichent également une grande confiance dans le niveau de protection des organisations. Ainsi, malgré les cyberattaques qui continuent de frapper les hôpitaux, ces derniers sont jugés bien protégés par 49% des Français. Et sept sur dix croient aussi bien protégés l’Etat et les grandes entreprises. Et 93% des dirigeants estiment leur propre société bien protégée. Ces niveaux de confiance sont excessifs, a estimé le PDG d’Orange Cyberdéfense Hugues Foulon, lors d’un point-presse lundi. «Il y a une prise de conscience des risques mais avec un optimisme incroyable dans le niveau de protection réel des gens: 78% pensent qu’ils ont les bons gestes, cela paraît lunaire quand on voit comment ils gèrent leurs mots de passe! Et sur le nombre de gens qui achètent un antivirus, le taux de ceux qui l’installent et le mettent à jour est très faible», a-t-il averti. «Il existe un décalage entre la protection perçue et réelle», a conclu le PDG. «La prise en compte du risque cyber est en hausse mais on n’a pas encore passé le cap suffisant pour que tout le monde soit vigilant», a renchéri Eric Freyssinet, conseiller senior du commandement de la gendarmerie dans le cyberespace.