Le Syndicat du Livre CGT a accusé Vincent Bolloré, qui a retiré l’impression de son gratuit «Direct Matin» de l’imprimerie du «Monde», d’affaiblir le journal éponyme dans un pastiche du quotidien gratuit intitulé «Direct Malin». Edité sur quatre pages, «Direct Malin» attaque l’homme d’affaires sur tous les fronts, l’accusant de menacer l’indépendance du quotidien du soir: «Bolloré voudrait affaiblir «Le Monde» en fragilisant ses moyens industriels qu’il ne s’y prendrait pas autrement».Le syndicat évoque en outre un projet de quotidien du soir envisagé par le groupe Bolloré. «On comprend mieux l’empressement de Bolloré à vouloir saborder «le journal de référence» afin de mieux placer son quotidien du soir», écrit la CGT. Yannick Bolloré, fils de Vincent et patron de la branche médias du groupe avait évoqué mi-janvier un projet de quotidien payant haut de gamme, mais aucune équipe ne serait encore constituée. Le groupe Bolloré a retiré début janvier l’impression de son gratuit de l’imprimerie du «Monde» pour la transférer à Coulommiers, provoquant ainsi la colère du Syndicat du Livre. La bataille engagée entre le Livre et le groupe Bolloré a abouti dans la nuit de mardi à mercredi au blocage de l’imprimerie de labeur Brodard Graphique de Coulommiers (Seine et Marne) et à la destruction de plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires de «Direct Matin».