Le syndicat +Libres de Canal+ a dénoncé l’arrivée dans la rédaction de CNews de Jean-Marc Morandini, qui était tenu à l’écart des locaux du groupe depuis 2016 en raison d’une affaire de harcèlement sexuel qui lui a valu une condamnation en justice.

«A l’heure où le groupe (Canal+, NDLR) réaffirme son engagement pour la protection des victimes de violences, la réintégration de Monsieur Morandini est incompréhensible», écrit le syndicat dans un message posté ce lundi 1er septembre 2025 sur X.

Contacté, le groupe Canal+, maison-mère de CNews, n’a pas souhaité faire de commentaires.

En 2016, de premières accusations de harcèlement sexuel portées contre l’animateur avaient provoqué une grève de plus d’un mois à iTélé, l’ancêtre de CNews, pour obtenir son retrait de l’antenne.

Les grévistes n’avaient pas eu gain de cause sur ce point mais avaient obtenu que M. Morandini tourne son émission «Morandini Live» hors du siège de la chaîne, dans un studio des Champs-Elysées que l’animateur a annoncé quitter en juillet dernier.

Depuis, sur Instagram, M. Morandini a posté des photos de son nouveau plateau au siège parisien de CNews où il anime son talk-show depuis le lundi 25 août dernier. «Sa réintégration va à l’encontre de tout ce qu’on prône dans le groupe Canal: notre politique RSE (responsabilité sociétale des entreprises, ndlr) et notre engagement affiché contre les violences», a précisé un représentant de +Libres, sous couvert de l’anonymat.

«Ce n’est pas un super message envoyé par le groupe», a-t-il assuré.

L’affaire révélée en 2016 par Les Inrocks a, depuis, valu à M. Morandini une condamnation en appel à 18 mois de prison pour avoir demandé à un jeune comédien de s’exhiber nu lors d’un casting.

En mars dernier, l’animateur a par ailleurs été condamné en appel à deux ans de prison avec sursis pour corruption de mineurs sur trois adolescents entre 2009 et 2016.

Jean-Marc Morandini, 60 ans, a annoncé son intention de se pourvoir en cassation contre ces deux condamnations.