«L’école du pouvoir»: au coeur du système de production des élites françaises (diffusion les 19 et 26 janvier à 20h50 sur Canal+)

    Avec «L’école du pouvoir» réalisé par Raoul Peck, Canal+ propose à ses téléspectateurs une plongée romanesque au coeur du système de production des élites françaises, la prestigieuse ENA, à une époque charnière coïncidant avec l’arrivée de la gauche aux commandes de l’Etat. Le film diffusé en deux parties de 120′, au budget conséquent de 5 millions d’euros, devait à l’origine être réalisé par le Britannique Peter Kosminsky («Les années Blair») qui, pour des raisons de calendrier, n’a pu mener le projet à son terme. Quand Raoul Peck l’a repris, le scénario favorisait l’intrigue romanesque. «Ce qui m’intéressait était de faire un film sur le pouvoir avec un vrai questionnement: comment faire de la politique aujourd’hui ?», explique-t-il. Le réalisateur a choisi de rythmer le parcours de ses personnages avec des événements historiques (l’affaire de l’uranium enrichi au Gabon, le début des mouvements nationalistes en Corse, la mairie de Paris et les emplois fictifs) et des images d’archives. On suit ainsi l’itinéraire de cinq jeunes, depuis le grand oral d’entrée à l’ENA jusqu’à leur sortie de l’école en 1980. Tous font partie de la promotion Voltaire, celle de Ségolène Royal, François Hollande et Dominique de Villepin. Mais pas question d’y voir de réelles ressemblances entre les personnages et les personnalités politiques. «Nous avons fait une fiction. La promotion Voltaire a été choisie parce qu’elle est représentative de l’époque au moment de l’élection de François Mitterrand», argumente Raoul Peck.