Les Nations unies alertent sur les effets désastreux des coupures d’internet

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Les Nations unies ont appelé les gouvernements à cesser de bloquer l’internet, alertant sur les effets désastreux de telles pratiques, en hausse ces dernières années et de mauvais augure pour les droits humains.

«Les hôpitaux qui ne peuvent pas contacter leurs médecins en cas d’urgence, les électeurs privés d’informations sur les candidats, les artisans coupés de leurs clients et les manifestants pacifiques violemment attaqués sans pouvoir appeler à l’aide», ne sont que quelques unes des conséquences de la fermeture des services d’Internet et de télécommunications répertoriées par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU dans un rapport publié jeudi.

«Les effets dramatiques réels des coupures sur la vie et les droits de l’homme de millions de personnes sont largement sous-estimés», souligne-t-il.

«Couper l’internet cause des dommages incalculables, tant sur le plan matériel que sur celui des droits de l’homme», a insisté la Haute-Commissaire Michelle Bachelet, en soulignant combien le secteur digital était devenu «essentiel» pour les droits humains. La première fermeture majeure d’Internet qui a retenu l’attention planétaire a eu lieu en Égypte en 2011, pendant les manifestations de la place Tahrir, et s’est accompagnée de centaines d’arrestations et de meurtres. «Depuis lors, nous n’avons fait que constater la prolifération de ce phénomène dans le monde entier», a déclaré aux journalistes Peggy Hicks, responsable de la division de l’engagement thématique.

Mme Hicks a notamment cité la coupure d’internet en Iran en 2019 alors que les autorités réprimaient des manifestations dans tout le pays, celle au Bélarus pendant des manifestations de contestation des élections de 2020 ou encore les coupures répétées depuis le coup d’État militaire en Birmanie l’année dernière.

«L’une des principales conclusions du rapport est que lorsque vous voyez une coupure se produire, il est temps de commencer à s’inquiéter des droits de l’homme», a-t-elle déclaré. Selon le rapport, la coalition #KeepItOn, qui surveille les blocages de ce type à travers le monde, a documenté 931 fermetures entre 2016 et 2021 à travers 74 pays, dont certains ont bloqué les communications à plusieurs reprises et sur de longues périodes.

 Mais Mme Hicks a souligné qu’il était difficile de recueillir des informations sur les fermetures et, surtout, sur les mesures plus ciblées comme le blocage de l’accès à de grandes plateformes en ligne, l’étranglement de la bande passante ou la limitation des services mobiles.