Les pratiques des influenceurs français en matière de transparence sur les partenariats publicitaires s’améliorent

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Les pratiques des influenceurs français en matière de transparence sur les partenariats publicitaires s’améliorent peu à peu, révèle jeudi une étude de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), alors que des grands noms du milieu sont accusés depuis l’été de promouvoir des arnaques.

«Depuis deux ans, on remarque une évolution positive dans les pratiques des créateurs de contenus en matière de transparence des partenariats», relève Mohamed Mansouri, délégué général de l’ARPP, dans un communiqué.

L’autorité d’autodiscipline du secteur a passé au crible 30.000 contenus sur Instagram, Youtube ou Tiktok. Selon elle, le défaut de transparence sur les contenus sponsorisés relève plus souvent de l’ignorance des règles encadrant la publicité, notamment chez les influenceurs les plus jeunes, que de la malveillance.

«83% des contenus ont au moins un début d’identification contre 73% l’année précédente», mais moins de la moitié des contenus (47%) est réellement conforme aux règles en la matière, a-t-elle calculé. Pour y remédier, l’ARPP met en avant un certificat créé en 2021 pour former les quelque 150.000 créateurs de contenus en France aux règles de transparence et de respect de la déontologie, mais également aux enjeux liés aux cryptomonnaies ou au secteur des jeux d’argent. L’examen, décerné aujourd’hui à 150 influenceurs seulement, commence à être exigé par certaines grandes marques dans leurs «briefs», explique le régulateur qui a enrichi cet été sa formation d’un module dédié au dérèglement climatique.

Les influenceurs sont de plus en plus critiqués pour afficher et promouvoir un mode de vie ultra-luxueux et encourager la surconsommation. Mais cette forme de marketing fait également face à des critiques plus graves. Début septembre, la justice a ouvert une enquête pour «pratiques commerciales trompeuses» contre Shauna Events, l’agence d’influenceurs de Magali Berdah, l’une des principales en France, à la suite d’une plainte formulée par le rappeur Booba.

Selon les plaintes, «il apparaît un système d’escroquerie complexe et organisé, centralisé par la société Shauna Events», un «système alimenté par la passivité des réseaux sociaux et particulièrement Instagram et Snapchat». Depuis plusieurs mois, Magali Berdah accuse de son côté Booba de harcèlement et a obtenu l’ouverture d’une enquête. Selon l’ARPP, les «dérives» du secteur ne sont que «le fruit d’une minorité» d’influenceurs mais font «grand bruit en raison de la nature des profils et des partenariats, de l’importance de leur communauté et du public ciblé».