«Les Trois Mousquetaires» reviennent mercredi au cinéma 

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En garde ! «Les Trois Mousquetaires» reviennent mercredi avec une brochette d’acteurs en vue, de Pio Marmaï à Lyna Khoudri en passant par Vicky Krieps, sur une partition assez fidèlement inspirée du monument de la littérature francophone. L’oeuvre d’Alexandre Dumas a été déclinée en deux «chapitres», deux films dotés chacun d’un budget de 36 millions d’euros, l’un des plus gros paris du cinéma français depuis la pandémie de Covid-19. Le premier volet est consacré au jeune D’Artagnan, interprété par François Civil. L’épreuve du feu pour cette figure montante du 7e art, dont le dernier rôle remarqué remonte à «Bac Nord» (2022), où il incarnait un flic marseillais. Le cadet de 33 ans, à la prestation parfois un peu lisse, pourra compter sur la camaraderie des Trois Mousquetaires, Vincent Cassel (Athos), Pio Marmaï (Porthos) et Romain Duris (Aramis). Et tombera comme il se doit amoureux de l’insaisissable Constance Bonacieux (Lyna Khoudri). Louis Garrel amuse en Louis XIII dépassé par les événements, dans son mariage malheureux avec Anne d’Autriche (Vicky Krieps), et sous la surveillance ombrageuse du Cardinal de Richelieu (Eric Ruf). La redoutable Milady est interprétée par Eva Green, mais il faudra attendre le second volet (sortie le 13 décembre), qui lui est consacré, pour la voir plus longuement à l’écran. 

Garanti sans trucage : Un film de cape et d’épée en 2023 ? Les Mousquetaires n’abusent pas des séquences de combat, élégamment chorégraphiées, et se veulent comme une oeuvre «romanesque et tirant du côté du thriller», dit son réalisateur Martin Bourboulon. Comme dans le roman, on suit le jeune Gascon d’Artagnan tenter d’intégrer le corps des Mousquetaires du Roi. Par amour pour Mme Bonacieux, il se lancera à la rescousse de la Reine en récupérant des mains du Duc de Buckingham ses précieux ferrets, et déjouant au passage une conspiration de Richelieu. Le film brode quelques intrigues parallèles pour maintenir la dramaturgie. Côté production, «Les Trois Mousquetaires» tirent parti d’une production garantie sans effet numérique, ni tournage en studio – de nombreuses scènes ont été filmées au Château de Fontainebleau (Seine-et- Marne), où est né le véritable Louis XIII. «Nous avons été guidés par le principe de la chasse au vrai, dans les scènes d’action comme dans les costumes, afin de tout faire pour croire au maximum à l’histoire», indique le réalisateur, revendiquant aussi une lecture «au premier degré» de l’intrigue. «Made in France» Jérôme Seyoux, le patron du producteur Pathé, qui décrétait en octobre 2022 que «les gens ne veulent pas aller au cinéma pour se faire chier», aura les yeux rivés dès mercredi sur les chiffres de fréquentation. A charge pour «les Trois Mousquetaires» de faire revenir en nombre au cinéma voir du grand spectacle «made in France», de préférence dans les salles premium au tarif plus salé, dans lesquelles Pathé imagine son avenir. A côté du cinéma de super-héros américain notamment, hégémonique chez les plus jeunes, «la France a le droit de faire des grands films d’aventure populaires à spectacle», veut croire Martin Bourboulon. La pression est d’autant plus élevée que jusqu’à présent la réussite n’est pas franchement au rendez-vous: le dernier film de ce réalisateur, «Eiffel», au budget conséquent, a été rapidement oublié après sa sortie en 2021 (1,5 million de spectateurs en salle).