La ministre de la transformation et de l’action publiques, Amélie de Montchalin, a présenté lundi sa feuille de route sur l’ouverture des données publiques, que le gouvernement considère comme un élément clef de sa stratégie de modernisation de l’État. «Les données publiques sont un moteur pour l’économie, un vecteur d’innovations et de nouveaux usages pour notre quotidien, et une condition de préservation de notre souveraineté», a-t-elle estimé lors d’une conférence de presse à l’Institut géographique national (IGN), grand producteur lui-même de données publiques.
L’État a nommé avant l’été dans chaque ministère un administrateur ministériel des données, qui est désormais doté de sa propre feuille de route, déclinant les objectifs nationaux, a indiqué Mme de Montchalin. Parmi les objectifs affichés, l’État veut continuer à développer le principe du «dites le nous une fois»: une fois qu’un justificatif – relevé d’identité bancaire, numéro d’allocataire CAF, statut d’étudiant ou de demandeur d’emploi – a été fourni à un service public, l’usager n’a pas à le fournir à nouveau lorsqu’il entreprend une nouvelle démarche.
Ainsi le gouvernement souhaite qu’à la fin 2022, 1.000 collectivités locales ne demandent plus à leurs usagers d’attestation de revenu fiscal de référence ou d’attestation CAF pour les inscriptions à la cantine ou les transports scolaires. Pour l’instant, seules 280 le permettent.
Au chapitre de la transparence, le gouvernement prévoit notamment de rendre accessible le code source de l’algorithme Affelnet/Lycée, qui détermine les affectations des élèves de troisième, et de publier plus de données sur les financements de la recherche. Selon Mme de Montchalin, en quatre ans, l’État a déjà dépensé 142 millions d’euros du fonds pour la transformation de l’action publique à des projets d’ouverture et de valorisation des données publiques depuis 2018.
L’IGN, exemple de productions de données publiques au service de la collectivité puisque ses données de cartographie sont désormais librement accessibles, a présenté son gigantesque projet de modélisation 3D du territoire français, reposant sur des relevés aériens faits par un système Lidar (télémétrie laser) installé sur un avion.
Les données collectées lors de ce programme de 60 millions d’euros sur trois ans, qui permettent par exemple de modéliser en 3D un quartier ou un monument, seront librement accessibles. L’IGN a également présenté son programme de suivi de l’occupation et de l’usage des sols, qui doit permettre de mieux mesurer et maitriser l’artificialisation des sols.