L’urgence environnementale vue par 30 cinéastes sur Arte

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Plan sur un lac. «C’est ici que Jésus aurait marché sur l’eau. C’est devenu un égout, plein de déchets de merde… c’est facile de marcher sur l’eau maintenant!».  Signé du Palestinien Elia Suleiman, ce «télégramme» pour l’environnement est l’un des 30 diffusés sur Arte dès mai. De Terry Jones, ex-Monty Python, au Mauritanien Abderrahmane Sissako (Bamako), en passant par l’Indien Pan Nalin (Samara), Régis Wargnier (Indochine) ou encore l’Israélienne Ronit Elkabetz (Prendre femme), 30 cinéastes se sont pliés à l’exercice en deux minutes. «Pendant longtemps, le télégramme a été le seul moyen de communiquer une information urgente», explique la chaîne franco-allemande. Ces 30 petits films, sous forme de fictions ou de documentaires, «font passer une information urgente pour éveiller les consciences sur un problème essentiel: l’environnement au quotidien», poursuit Arte, qui les diffusera entre le 9 mai et le 17 juin à 18h55.  Social, Fatih Hakin filme des jeunes qui jouent au football sur un terrain rudimentaire, à quelques mètres d’une décharge. «Quand on élève les enfants dans les ordures, rien d’étonnant si plus tard, ils pourrissent la société», conclut le réalisateur allemand d’origine turque. Pédagogique, Isabella Rossellini se déguise en aquaculteur, ciré jaune sur le dos, pour présenter son élevage de poissons: antibiotiques et colorants «rose saumon», de quoi contaminer les poissons sauvages du coin, et excréments qui étouffent les autres créatures de la mer. Concret, Rachid Bouchareb (Hors la loi) revient sur sa présence à la cérémonie des Oscar et rêve de voitures hydrides au lieu des immenses limousines qui restent «moteurs allumés pendant des heures». «Les plus radicaux pourraient arriver en vélo, quoique, en smokings et en robe du soir…».