Marc SCHWARTZ, Coordinateur du rapport sur «Les enjeux et missions de France Télévisions

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A l’issue de la conférence de presse organisée hier midi au Ministère de la Culture et de la Communication sur le devenir de France Télévisions, média+ s’est entretenu avec Marc SCHWARTZ, Coordinateur du rapport sur «Les enjeux et missions de France Télévisions».

 

média+ : Quels sont les points faibles de France Télévisions selon votre rapport ?

 

Marc SCHWARTZ : Parmi les points faibles, nous avons détecté un trop grand nombre de changements successifs d’organisations et de stratégies – parfois tous les deux ou trois ans – à France Télévisions. C’est pourquoi l’entreprise a eu des difficultés à se transformer. Afin déployer un projet stratégique dans la durée, il est nécessaire d’avoir de la stabilité pour étendre des actions qui mettent parfois un peu de temps à produire des résultats. En cinq ans, le temps d’un mandat, il est possible de faire des choses. Dans le rapport, nous indiquons que l’entreprise a été fortement déstabilisée en 2008, 2009, 2010 par la suppression de la publicité qui n’avait pas été préparée, tout comme le passage à l’entreprise commune sans oublier toute une série de décisions dont les équipes de Rémy Pflimlin se sont trouvées héritières lorsqu’elles sont arrivées. La situation de France Télévisions ne se limite pas à la responsabilité unique de tel ou tel dirigeant, mais c’est le produit de l’entreprise a été ces dix derrières années.

média+ : Enrayer le vieillissement continu de l’audience, est-ce l’une des priorités ?  

Marc SCHWARTZ : Oui, absolument ! Comme l’a souligné Fleur Pellerin, France Télévisions doit s’adresser davantage aux jeunes. Le groupe peut y parvenir via les programmes, certaines chaînes et très largement grâce au numérique. Là-dessus, France Télévisions a déjà commencé à le faire. Leurs résultats sont significatifs. Il faut aller encore plus loin et accélérer.

média+ : Quels sont les principaux défis auxquels France Télévisions est confronté ?

 

Marc SCHWARTZ : Je crois que la première priorité s’adresse à l’Etat. Il faut absolument que France Télévisions ait une plus grande capacité à agir. Cela passe par une simplification de ses missions et de son cadre réglementaire. Lorsque ça sera le cas, les équipes pourront se mobiliser et investir dans les chantiers futurs. D’un point de vue économique, la réglementation actuelle est maintenue comme l’a indiqué l’Etat. Pour redresser les recettes publicitaires, il faut remonter l’audience et donc attirer les annonceurs. Deuxièmement, il y a des possibilités d’élargir des recettes grâce à la diversification et à la capacité du groupe à vendre plus de droits sur les programmes. Cela suppose forte une mobilisation de l’entreprise et un assouplissement de la réglementation qui est recommandée dans le rapport.

 

média+ : Quel serait le profil idéal du futur Président de France Télévisions ?

Marc SCHWARTZ : Je ne sais pas ! C’est une question à laquelle le CSA va répondre. Maintenant, tout est sur la table. Le CSA a fait son bilan quadriennal, il a émis un certain nombre de recommandations. Nous avons fait notre diagnostic et l’Etat a dressé ses priorités. A présent, France Télévisions mérite un beau projet. Que le meilleur gagne !  

média+ : Et concernant les synergies entre acteurs de l’audiovisuel public ?

Marc SCHWARTZ : Nous considérons qu’il serait utile d’avoir davantage de synergies au sein de l’audiovisuel public. Cette recommandation porte sur la question du numérique mais aussi de l’information puisque 4.500 journalistes travaillent dans l’audiovisuel public. Il serait utile qu’ils puissent travailler davantage ensemble pour plus d’efficacité. Il y a aussi la question de l’investissement technique et des achats. L’idée n’est pas de faire une liste de sujets opérationnels mais d’ouvrir des pistes.